LONDRES (Reuters) - Alors que les opérateurs de marché se focalisent sur la hausse du prix du Brent, qui se rapproche des 100 dollars le baril, certaines références de brut se négocient déjà au-dessus de ce seuil, illustrant les inquiétudes sur le manque d'offre de pétrole.
Le prix du brut nigérian Qua Iboe a dépassé les 100 dollars le baril lundi, selon les données QUA-E de LSEG. Le brut malaisien Tapis a atteint 101,30 dollars la semaine dernière, a déclaré Bjarne Schieldrop, analyste à la banque suédoise SEB, dans un rapport.
Le pétrole évolue actuellement à un plus haut de l'année alors que les marchés s'inquiètent d'un déficit d'offre, l'Arabie saoudite et la Russie, les plus gros producteurs de l'Opep+, ayant annoncé poursuivre leurs réductions de production jusqu'à la fin 2023.
"L'Arabie saoudite et la Russie contrôlent fermement le marché du pétrole", estime Bjarnes Schieldrop.
Les contrats à terme sur le Brent ont dépassé les 95 dollars mardi et le prix de référence utilisé pour négocier la plupart des cargaisons physiques dans le monde, le Brent BFO-, se maintient au-dessus de 96 dollars selon LSEG.
Les cours du Qua Iboe et de certains autres bruts sont déjà supérieurs à 100 dollars parce qu'ils sont basés sur le prix du Brent daté majoré d'un différentiel ou d'une prime en espèces, actuellement évalué par LSEG à environ 4,25 dollars le baril.
Selon Bjarnes Schieldrop, il est très probable que le Brent dépasse les 100 dollars, car "il suffit d'un peu d'agitation pour qu'il dépasse ce seuil".
La banque suisse UBS estime pour sa part que le baril de Brent devrait se négocier dans une fourchette de 90 à 100 dollars au cours des prochains mois, avec un objectif de 95 dollars en fin d'année.
(Reportage Alex Lawler, version française Corentin Chappron, édité par Blandine Hénault)