PARIS (Reuters) - Paris et Londres réaffirment dans une déclaration commune leur détermination à régler la question des migrants cherchant à rejoindre la Grande-Bretagne à partir de Calais après une semaine marquée par une série de tentatives d'intrusions massives via le tunnel sous la Manche.
"Pour la France comme pour le Royaume-Uni, les choses sont claires : mettre fin à cette situation est une priorité absolue", écrivent le ministre français de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, et son homologue britannique, Theresa May, dans une déclaration publiée par Le Journal du Dimanche.
"Nos deux gouvernements sont déterminés à y parvenir, et à y parvenir ensemble", ajoutent-ils. Mais "il n'existe pas de solution simple, et ce n'est ni au Royaume-Uni ni à la France de gérer seuls ces problèmes."
Plus de 2.000 tentatives d'intrusion ont été constatées sur le site d'Eurotunnel à Coquelles, près de Calais, dans la nuit de lundi à mardi, selon la préfecture du Pas-de-Calais.
Dans la nuit de samedi à dimanche, de nouveaux heurts ont éclaté entre quelque 250 migrants cherchant à pénétrer dans le tunnel sous la Manche et forces de l'ordre qui ont fait usage de gaz lacrymogène, selon un témoin venant en aide aux migrants.
Après la mort d'un migrant soudanais cette semaine, le neuvième depuis juin à Calais, la France a annoncé le déploiement d'effectifs supplémentaires, 120 CRS et gendarmes mobiles, sur le site d'Eurotunnel pour sécuriser les accès au tunnel sous la Manche.
La Grande-Bretagne, qui reste un eldorado rêvé pour les migrants du Calaisis qui ont fui les conflits dans leur pays, s'est de son côté engagée à investir au total 25 millions d'euros, notamment pour la mise en place de barrières.
Des mesures "décalées et dérisoires" pour le député Les Républicains Xavier Bertrand, qui accuse dans les colonnes du JDD le Premier ministre britannique de passivité face à la question des migrants.
"David Cameron n'a pas pris la mesure de l'ampleur et de la gravité du problème", dit le candidat LR à la présidence de la région Nord-Pas-de-Calais Picardie. "S'il continue à ne rien proposer d'autre, laissons partir les migrants et que Monsieur Cameron gère sa politique à sa façon, mais sur son île. Ce n'est pas une question d'argent. Ce ne sont pas quelques millions de plus qui vont régler le problème."
(Marine Pennetier, avec Miranda Alexander-Webber à Calais, édité par Simon Carraud)