par Blandine Henault
PARIS (Reuters) - Wall Street est attendue sans grand changement lundi tandis que les Bourses européennes évoluent sur une note baissière sur fond d'inquiétudes pour la croissance mondiale et de regain de tensions politiques au Royaume-Uni et en Italie.
Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture de la Bourse de New York en repli de 0,18% pour le Dow Jones, pratiquement inchangée pour le S&P 500 et en hausse de 0,12% pour le Nasdaq. À Paris, le CAC 40 se replie de 0,29% à 5.092,11 points à la mi-journée. À Francfort, le Dax perd 0,88% et à Londres, le FTSE abandonne 0,18%.
L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 cède 0,24%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro perd 0,42% et le Stoxx 600 recule de 0,41%.
L'annonce, vendredi, d'un ralentissement de l'inflation en Chine en raison d'un tassement de la demande intérieure et d'une moindre vigueur de l'activité manufacturière a nourri les craintes sur l'état de santé de la deuxième économie mondiale, dans un contexte de tensions persistantes sur le front commercial.
La nervosité domine sur ce dossier avant une rencontre très attendue à la fin du mois entre Donald Trump et son homologue chinois Xi Jinping.
En Europe, les tensions sont loin de s'apaiser autour des deux sujets brûlants que sont le Brexit et le déficit budgétaire italien, ce qui pèse sur la livre sterling et l'euro face au dollar.
Les doutes vont croissants sur la capacité de la Première ministre Theresa May d'obtenir le feu vert du parlement et de Bruxelles sur un accord de sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne.
De son côté, le gouvernement italien a jusqu'à mardi pour présenter un budget révisé à la Commission européenne, qui a rejeté son projet initial pour 2019.
Les difficultés de la banque Banca Carige, dont la cotation a été suspendue alors que plusieurs sources évoquent une recapitalisation, alimentent en outre la nervosité sur la péninsule italienne.
Dans ce contexte, la hausse des cours du pétrole et du secteur associé en Bourse ne suffit pas à soutenir la tendance, pénalisée également par des déceptions sur les résultats d'entreprises européennes.
VALEURS EN EUROPE
La sanction du jour est pour Infineon qui, après un démarrage positif, a été rattrapé par des commentaires prudents du groupe sur les perspectives économiques. Le titre cède 6,57% après avoir gagné jusqu'à plus de 4% à l'ouverture.
Le groupe technologique allemand entraîne dans son sillage l'ensemble du secteur technologique, en repli de 1,96%. A Paris, STMicroelectronics (PA:STM) (-2,77%) est lanterne rouge du CAC 40.
Le compartiment des biens de consommation personnelle abandonne quant à lui 1,81% avec la chute de British American Tobacco (LON:BATS) (-9,63%) et Imperial Brands (LON:IMB) (-4,09%). Des informations de presse ont rapporté que les autorités américaines de la santé avaient l'intention de durcir l'encadrement des ventes de cigarettes menthol et de cigarettes électroniques aux Etats-Unis.
A contrario, le secteur du pétrole et gaz avance de plus de 1%, la meilleure performance sectorielle en Europe, dans le sillage du rebond des cours du brut.
TAUX
Le regain d'aversion au risque favorise un retour des investisseurs sur les obligations souveraines, hormis celles de Rome. Le rendement italien à 10 ans prend plus de cinq points de base, à 3,452%, en raison des tensions croissantes entre le gouvernement italien et la Commission européenne sur les finances publiques de l'Italie et des inquiétudes entourant le sort de Banca Carige.
Parallèlement, le rendement du Bund allemand de même échéance retombe à 0,383%, ce qui a porté le "spread" avec le taux italien à 307 points de base, à un plus haut depuis le début du mois.
Le marché obligataire américain est fermé en raison d'un jour férié aux Etats-Unis.
CHANGES Le dollar profite des difficultés de l'euro et de la livre sterling avec les tensions politiques en Europe. Son indice, qui mesure l'évolution du billet vert face à un panier de devises de référence, gagne 0,48%, à un plus haut depuis la fin juin 2017.
Le dollar gagne 0,6% face à l'euro, qui retombe sous le seuil de 1,13 dollar, et il prend 0,8% face à la livre sterling, qui efface ses gains enregistrés depuis le début du mois.
PÉTROLE
Les cours du pétrole sont en nette hausse après l'annonce par l'Arabie saoudite d'une réduction de sa production le mois prochain, une mesure qui vise sans doute à endiguer la rechute du prix du baril après la forte baisse subie ces dernières semaines.
Le Brent gagne plus de 1%, à 71 dollars le baril. Au même moment, le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) s'échange à 60,58 dollars le baril, soit 0,6% au-dessus de son cours de clôture de vendredi.
(Édité par Marc Angrand)