Investing.com - Les entreprises restent le principal acheteur net d'actions américaines. Ben Laidler, stratège des marchés mondiaux chez eToro, affirme que "les entreprises américaines sont les seules au monde à préférer les rachats aux dividendes".
"Il s'agit là d'un soutien unique du marché, puisque le reste du monde préfère les dividendes, et cela en surprend plus d'un. Le nombre de rachats d'actions du S&P 500 diminue de manière cyclique, mais reste énorme : 800 milliards de dollars l'année dernière. Pour donner un ordre d'idée, ce montant est 50 fois supérieur aux 16 milliards de dollars levés lors des introductions en bourse cette année", explique M. Laidler.
"La nouvelle taxe de 1 % sur les rachats nets, introduite le 31 décembre de l'année dernière, a eu un impact modeste jusqu'à présent. Mais elle pourrait être augmentée dans le cadre des négociations budgétaires en cours pour 2024, les démocrates ayant déjà proposé de la porter à 4 %. Il pourrait s'agir d'un point de basculement qui menacerait de saper ce soutien non reconnu du marché", ajoute-t-il.
Selon M. Laidler, "le rendement combiné des rachats et des dividendes aux États-Unis est de 3,8 % (voir le graphique). Soixante-dix pour cent des actions du S&P 500 ont racheté des actions au cours du dernier trimestre, pour un total de 175 milliards de dollars. C'est 20 % de moins qu'auparavant, en raison de la baisse de l'activité bancaire et du ralentissement de l'économie.
Les rachats restent fortement concentrés sur les 20 premiers titres, qui représentent plus de la moitié de l'activité. Les entreprises américaines sont les seules au monde à préférer les rachats aux dividendes. Selon Laidler, cela est dû à plusieurs facteurs :
- Avantages fiscaux.
- L'importance des plans d'actionnariat salarié.
- La grande dispersion de l'actionnariat.
- Une plus grande flexibilité en matière de distribution de dividendes.
Selon Laidler, "le secteur technologique domine la liste des rachats, Apple (NASDAQ :AAPL) et Alphabet (NASDAQ :GOOGL) étant en tête pour l'ampleur de leurs rachats, qui se situent entre 15 et 20 milliards de dollars par trimestre. NVIDIA (NASDAQ :NVDA) est un ajout notable à la liste des rachats, avec son embarras de richesses, puisqu'elle est à la tête du boom de l'intelligence artificielle et que ses perspectives de bénéfices ont triplé cette année."
"Le secteur financier arrive en deuxième position, mené par Wells Fargo (NYSE :WFC), mais il a réduit ses rachats car il est confronté à des exigences réglementaires plus élevées en matière de capital. Les valeurs pétrolières deviennent des acheteurs importants, reflétant leurs énormes flux de trésorerie avec des prix élevés petróleo et des investissements limités. Exxon (NYSE :XOM), Chevron (NYSE :CVX) et Marathon font désormais partie du top 10", conclut le stratège d'eToro.