par Marc Angrand
PARIS (Reuters) - Wall Street est attendue en hausse et les Bourses européennes progressent à mi-séance mercredi, effaçant une partie de leurs lourdes pertes de la veille grâce entre autres à des résultats de sociétés jugés encourageants, qui amortissent l'impact de la volatilité historique des prix du pétrole.
Les contrats à terme sur les principaux indices new-yorkais signalent une ouverture en hausse d'environ 1%.
À Paris, le CAC 40, freiné par Kering (PA:PRTP) après son chiffre d'affaires trimestriel, gagne 0,41% à 4.375,48 points vers 11h10 GMT. A Londres, le FTSE 100 prend 1,38% et à Francfort, le Dax avance de 0,92%.
L'indice EuroStoxx 50 est en hausse de 0,72%, le FTSEurofirst 300 de 1,01% et le Stoxx 600 de 1,07%.
Après la forte baisse provoquée mardi par les turbulences du marché pétrolier (-3,39% pour le Stoxx 600, -3,07% pour le S&P 500 américain), les investisseurs en actions semblent avoir trouvé des raisons de se rassurer dans l'adoption par le Sénat américain d'un nouveau plan de soutien à l'économie de près de 500 milliards de dollars (460 milliards d'euros).
L'attention se tourne désormais vers le Conseil européen de jeudi, au cours duquel les chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union doivent débattre de nouvelles mesures d'aide aux pays les plus touchés par la pandémie et par ses retombées économiques.
Le principal enjeu des discussions concerne la création éventuelle d'un fonds de relance commun, un projet dans lequel certains Etats voient surtout la porte ouverte à l'émission de dette commune, un tabou jusqu'à présent.
La séance est par ailleurs animée par une nouvelle série de publications de résultats en Europe comme aux Etats-Unis, donc certains dépassent les attentes ou rassurent sur l'impact à long terme de la crise en cours.
Selon les dernières données de Refinitiv, les sociétés composant le Stoxx 600 devraient néanmoins accuser une baisse de 37% de leurs bénéfices au deuxième trimestre et de 27,6% au troisième.
PÉTROLE
Même s'il a tourné la page du prix négatif du brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) avec l'échéance du contrat à terme mai mardi, le marché pétrolier reste volatil face au déséquilibre entre l'offre et la demande mondiale.
Le Brent gagne 1,86% à 19,69 dollars le baril mais il est tombé en matinée à 15,98 dollars, son plus bas niveau depuis juin 1999, et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) prend 1,47% à 11,74 dollars après être revenu à 10,26 dollar.
Le marché attend à 14h30 GMT les chiffres hebdomadaires de l'Energy Information Administration (EIA) sur les stocks aux Etats-Unis. Mardi, l'American Petroleum Institute (API) a fait état d'un bond de 13,2 millions de barils des stocks de brut la semaine dernière, légèrement supérieur aux attentes des analystes.
LES VALEURS À SUIVRE À WALL STREET
VALEURS EN EUROPE
Le secteur européen des hautes technologies profite du bon accueil réservé aux prévisions jugées encourageantes du groupe suédois d'équipements de réseaux Ericsson (ST:ERICb) et du producteur franco-italien de semi-conducteurs STMicroelectronics (PA:STM) après les résultats supérieurs aux attentes de l'américain Texas Instruments.
L'indice sectoriel Stoxx gagne 2,21% et à Paris, le titre STMicroelectronics prend 7,16% tandis qu'à Stockholm, Ericsson est en hausse de 5,46%. Infineon (DE:IFXGn) s'adjuge 4,43%, ASML 2,65% et Nokia (HE:NOKIA) 1,92%.
Parmi les autres sociétés dont les publications sont saluées, Akzo Nobel bondit de 6,98% et Ipsen (PA:IPN) de 9,68%, la meilleure performance du Stoxx 600.
A la baisse, Kering abandonne 5,76% après les commentaires prudents du propriétaire de Gucci sur les perspectives du marché chinois.
Le secteur pétrolier regagne du terrain (+2,40%): TechnipFMC (PA:FTI) et Total (PA:TOTF) prennent autour de 3%, Royal Dutch Shell (AS:RDSa) 2,8%.
TAUX
Le rebond des actions détourne les investisseurs des emprunts d'Etat et les rendements de référence remontent, de plus de deux points de base pour le Bund allemand à dix ans à -0,456% et de points pour son équivalent américain à 0,5876%.
Le rendement des emprunts d'Etat italiens à dix ans, toujours surveillé de près en raison des inquiétudes sur la dette publique de Rome, reste proche de 2,2%.
CHANGES
Le dollar est reparti à la baisse face aux autres grandes devises, un mouvement désormais habituel en cas de rebond des actions: l'indice qui mesure ses fluctuations face à un panier de référence recule de 0,27% et l'euro remonte vers 1,0870.
(Édité par Blandine Hénault)