par Marc Angrand
PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes sont attendues en hausse lundi à l'ouverture dans le sillage des places asiatiques et de la clôture positive de Wall Street vendredi, le reflux des inquiétudes sur la politique monétaire américaine favorisant les achats à bon compte après les lourdes pertes des séances précédentes.
Les contrats à terme sur indices suggèrent une hausse de 0,7% pour le Dax à Francfort, de 0,5% pour le FTSE 100 à Londres et de 0,72% pour l'EuroStoxx 50. Quant au CAC 40 parisien, il pourrait gagner autour de 0,7% selon les premières indications disponibles.
L'EuroStoxx 50 a perdu près de 2% la semaine dernière et le CAC 40 3,91%, sa pire performance hebdomadaire depuis octobre, en raison des craintes liées à la situation sanitaire, des doutes sur la solidité de la reprise économique et des interrogations sur politique monétaire américaine.
Le sentiment de marché s'est toutefois un peu amélioré vendredi avec les propos de Robert Kaplan, le président de la Réserve fédérale de Dallas, sur la possibilité que l'impact du variant Delta du coronavirus remettre en question sa position favorable à une diminution du soutien de la Fed à l'économie.
Autre élément positif: l'absence de tout nouveau cas de transmission locale du virus en Chine sur les 24 dernières heures, une première depuis plus d'un mois.
La matinée en Europe sera animée par la publication des premiers résultats des enquêtes PMI d'IHS Markit sur l'activité du secteur privé, qui pourraient permettre de mieux évaluer l'impact économique du variant Delta. Au Japon, l'activité manufacturière a décéléré et celle des services a subi sa pire contraction depuis mai 2020 selon les PMI "flash".
Mais le rendez-vous le plus attendu de la semaine sera l'intervention de Jerome Powell, le président de la Fed, au séminaire de Jackson Hole vendredi, qui pourrait apporter de nouvelles indications sur l'évolution des débats au sein de l'institution quant au "tapering", la réduction à venir de ses achats d'obligations sur les marchés.
LES VALEURS A SUIVRE :
A WALL STREET
La Bourse de New York a fini en hausse vendredi, grâce à l'apaisement des inquiétudes concernant la propagation du variant Delta du coronavirus et le resserrement de la politique monétaire de la Réserve fédérale.
L'indice Dow Jones a gagné 0,65%, ou 225,96 points, à 35 120,08 points, le Standard & Poor's 500 a pris 35,87 points, soit 0,81%, à 4 441,67 et le Nasdaq Composite a avancé de 172,88 points (1,19%) à 14.714,66 points.
Ce rebond, tiré par les grandes valeurs du secteur des hautes technologies, a permis aux actions américaines de réduire leurs pertes hebdomadaires: sur la semaine, le S&P-500 a cédé 0,59%, le Dow 1,12% et le Nasdaq 0,73%.
EN ASIE
A la Bourse de Tokyo, l'indice Nikkei gagne 1,93% à moins d'une heure de la clôture, profitant d'achats à bon compte après être tombé vendredi à son plus bas niveau depuis huit mois.
Le rebond bénéfice entre autres aux valeurs automobiles, secouées la semaine dernière par l'annonce d'une réduction de 40% de la production de Toyota (T:7203) en septembre: l'action Toyota reprend 3,32%, Nissan (T:7201) 3,37%, Denso (T:6902) 6,9%.
En Chine, le SSE Composite de Shanghai progresse de 1,27% et le CSI 300 de 1,21%, profitant de l'absence de nouveau cas de COVID-19 dans le pays.
CHANGES/TAUX
Le dollar cède du terrain face aux autres grandes devises (-0,20%), les propos de Robert Kaplan continuant d'inciter aux prises de bénéfice après le plus haut de plus de neuf mois atteint vendredi.
L'euro remonte ainsi à 1,172 dollar contre 1,1662 au plus bas vendredi, un niveau auquel il n'était pas revenu depuis novembre dernier.
Le bitcoin, de son côté, a repassé la barre des 50.000 dollars pour la première fois depuis le 15 mai.
Sur le marché obligataire, le rendement des bons du Trésor américain à dix ans remonte à 1,2717% alors que le regain d'aversion au risque lui avait fait perdre 12 points de base en cinq séances.
PÉTROLE
Le marché pétrolier est reparti à la hausse après sept séances consécutive de repli et ses pires pertes hebdomadaires depuis neuf mois, le repli du dollar favorisant les achats à bon compte.
Le Brent, qui était revenu à son niveau de mai, gagne 1,9% à 66,42 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 1,9% à 63,32 dollars.
Tous deux ont chuté de plus de 8% la semaine dernière, en raison principalement des craintes de voir la propagation du variant Delta freiner la reprise de la demande mondiale.
(Édité par Blandine Hénault)