Le Japon a vu son PIB reculer de 0,2% au troisième trimestre, après une contraction d'autant au deuxième trimestre, selon une estimation préliminaire publiée lundi par le gouvernement.
La troisième puissance économique mondiale retombe ainsi en récession, un an tout juste après un épisode similaire dans la foulée d'un douloureux relèvement de TVA, nouveau revers pour le Premier ministre Shinzo Abe, qui a lancé fin 2012 une ambitieuse stratégie de relance baptisée "abenomics".
Les analystes interrogés par l'agence Bloomberg tablaient sur un repli de 0,1% par rapport à la période d'avril à juin.
Ces statistiques vont sans nul doute accroître la pression sur la Banque du Japon (BoJ). L'institution se réunit mercredi et jeudi pour décider d'étendre ou non son programme de rachats d'actifs, mais les économistes sont partagés sur l'issue de cette réunion alors que le gouverneur de la BoJ persiste à tenir un discours positif.
En rythme annualisé, c'est-à-dire si la baisse du troisième trimestre se prolongeait sur une année, le PIB a diminué de 0,8% entre juillet et septembre.
La consommation des ménages, qui compte pour 60% du produit intérieur brut, s'est légèrement redressée (+0,5% sur un trimestre, contre -0,6% au deuxième trimestre).
En revanche, les entreprises ont continué à freiner leurs investissements non résidentiels (-1,3%, après -1,2% de juillet à septembre), signe de leur prudence face au ralentissement en Asie, en particulier en Chine, partenaire commercial majeur du Japon.
Dans ce contexte, elles ont par ailleurs choisi d'écouler leurs stocks, apportant une contribution négative de 0,5 point à l'évolution du PIB.
Le commerce extérieur a pour sa part influé positivement (+0,1 point, contre -0,2 point au 2e trimestre).