Les indicateurs de l'économie française sont bien orientés et la défiance à l'égard de sa santé n'est pas fondée, a estimé le ministre de l'Economie Pierre Moscovici dans un entretien au Journal du Dimanche.
"L’économie française va mieux, incontestablement. Tous les indicateurs sont bien orientés. Les anticipations de production industrielle, notamment, sont à la hausse. Sur les trois derniers trimestres, la croissance progresse à un rythme annuel de 1 %", a déclaré M. Moscovici.
"La France fait mieux que la zone euro, mieux que ce qui était prévu avant l’été", a-t-il ajouté.
"Une chose me frappe pourtant, c’est la défiance dans laquelle nous vivons. Elle n’est pas fondée: nous sommes une grande économie, diversifiée, et nous renforcerons au contraire la croissance par la confiance. La reprise est là, la confiance va suivre", a-t-il estimé.
Le ministre a toutefois rappelé que "nous avons un déficit de 4,1 % du PIB cette année, que nous nous sommes engagés à réduire à 3,6 % l’an prochain, puis au-dessous de 3 % en 2015".
"Notre objectif prioritaire, c’est l’emploi, ce qui suppose que les entreprises se développent, ce qui suppose aussi que la fiscalité soit adaptée. La clé d’une reprise solide, c’est avant tout l’investissement", a-t-il indiqué en affirmant que "c’est par l’entreprise que la croissance redémarrera".
Interrogé sur le mouvement de grogne des patrons concernant le poids de la fiscalité, le ministre a déclaré que des discussions avaient eu lieu avec les organisations patronales.
"Nous voulons tous parvenir à une fiscalité des entreprises plus intelligente: aujourd’hui, elle taxe trop les facteurs de production. Durant la concertation, chacun est convenu que c’était une démarche pertinente. Mais ce n’était pas mûr. Nous n’abandonnons pas cette idée. Il y aura des Assises de la fiscalité d’ici au premier trimestre 2014 pour poursuivre ce travail", a-t-il précisé.
Interrogé sur le fait que le président du Medef Pierre Gattaz menace d'adresser "un carton rouge" au gouvernement et mobilise contre ce dernier, M. Moscovici a invité à "se garder d'une surenchère qui ne mène à rien". Il juge nécessaire "une volonté sincère de parvenir à des compromis", même si "une dose raisonnable de rapport de force" est acceptable à ses yeux. "Le gouvernement dialogue, il n'est pas aux ordres. Évitons les cartons rouges, surtout quand il n'y a pas de fautes", a-t-il dit.
Le ministre de l'Economie a défendu le Crédit d'impôt compétitivité emploi (Cice), qui "bénéficie à hauteur de 20% à l'industrie, soit davantage que les allégements généraux de charges sociales (environ 14%)". "Le Cice peut être amélioré, il ne sera pas remis en cause. En 2014, on n'y touche pas", a lancé M. Moscovici.
"'Globalement, les prélèvements sur les entreprises baisseront en 2014", a-t-il souligné.
Le ministre a estimé qu'"il y a un cap dans l'action du président: tout faire pour la croissance et l'emploi".
Et selon lui, il faut "combattre le Front national en montrant que nos choix économiques et sociaux donnent des résultats".