Ralentie par un long week-end de pause pour Pâques, la Bourse de Paris, tout comme ses voisines européennes, va surtout se concentrer sur les chiffres d'emploi aux États-Unis en fin de semaine prochaine.
La prudence s'annonce donc de mise pour les premières séances d'une semaine qui ne débutera que mardi, après quatre jour de pause pour les grandes places européennes.
"Il y a aura sans doute beaucoup d'attentisme en début de semaine prochaine", les principaux indicateurs attendus, à savoir le rapport mensuel sur l'emploi américain et l'indice ISM d'activité dans le secteur manufacturier aux États-Unis en mars étant à l'agenda le vendredi 1er avril seulement, prévoit Jean-Louis Mourier , un économiste chez le courtier Aurel BGC.
Une anticipation partagée par Pascale Seivy, responsable du conseil en investissement chez Pictet, qui estime que ces deux chiffres seront très surveillés car "ils donneront aux investisseurs des clés sur les décisions à venir de la Réserve fédérale américaine".
"Si ces données sont positives -et le marché du travail américain devrait être encore très bon-", les marchés pourraient mal le prendre car cela rapprocherait la perspective d'une hausse des taux directeurs de la Fed "ce qui fait encore peur" aux investisseurs, analyse-t-elle.
Avant le rapport mensuel de vendredi, les investisseurs auront déjà des indices avec les créations d'emplois dans le secteur privé aux États-Unis (chiffres ADP) à l'agenda mercredi et les traditionnelles demandes hebdomadaires d'allocation chômage jeudi.
A Londres, le principal événement macro-économique sera la publication, jeudi, de la troisième et dernière estimation sur l'évolution du produit intérieur brut au quatrième trimestre 2015 et sur l'ensemble de l'année dernière.
- Le pétrole toujours suivi de près -
En Allemagne, l'indice des trente valeurs vedettes Dax cherche toujours à se stabiliser au-dessus des 10.000 points, une barre symbolique autour de laquelle il oscille depuis la semaine dernière et qu'il n'avait auparavant plus touché depuis la mi-janvier.
L'inflation en mars en zone euro jeudi sera également regardée avec attention.
"Le marché risque aussi d'être à la merci des déclarations de membres de l'Opep dans la perspective de sa réunion d'avril" car le pétrole reste un sujet de préoccupation pour les investisseurs, juge M. Mourier.
La publication cette semaine de stocks hebdomadaires de brut aux États-Unis "très au-dessus de ce qui était attendu" a amené quelques remous dans un semaine jusque là "sans grand mouvement" avec des marchés toujours en phase de "digestion des dernières réunions de banques centrales", a-t-il développé.
Les attentats qui ont frappé Bruxelles se sont également répercutés sur le secteur du tourisme, de l'hôtellerie et des transports, mais les indices dans leur ensemble n'ont pas flanché.
"La faiblesse des volumes -proche des 3 milliards contre 4 milliards en moyenne chaque jour depuis le début de l'année- et la chute spectaculaire de la volatilité ont été notables cette semaine", relève pour sa part Mme Seivy.
La perspective de deux jours fériés et l'absence de catalyseurs sans réunion de banques centrales ou de résultats de sociétés explique en grande partie cette situation, selon elle.
De fait, "beaucoup d'investisseurs sont dans l'expectative car la visibilité est encore très limitée", complète-elle.
Par ailleurs, notent les deux experts, "depuis deux ou trois jours des déclarations de responsables de la Fed, évoquant une nouvelle hausse des taux dès le mois d'avril ont ramené de l'incertitude".
Mme Seivy ne croit pas pour autant à un mouvement avant juin, même si "du point de vue de l'économie américaine, il n'aurait pas été aberrant de remonter les taux directeurs dès le mois de mars".
Ce qui est certain par contre, comme le souligne M. Mourier, c'est que "du coup les statistiques sur l'emploi de vendredi prochain prendront d'autant plus de relief".