Le directeur général d'Uber France Thibaud Simphal a indiqué jeudi être favorable à un "fonds de transition privé", qui pourrait "aider les derniers acheteurs de licence" de taxi depuis dépréciées, estimant l'idée d'une indemnisation "compliquée".
"L'idée d'indemnisation est assez compliquée. Même si Uber voulait faire un chèque de huit milliards d'euros, ce ne serait pas possible, et pas souhaitable", a indiqué M. Simphal, lors d'une table ronde à Paris sur l'économie et l'emploi dans le secteur de la mobilité urbaine, alors que les taxis se mobilisent depuis trois jours contre la concurrence des VTC.
Les taxis réclament une compensation à leur baisse d'activité et à la chute des prix des licences, attribuée à l'entrée des VTC (véhicules de transports avec chauffeur) sur le marché du transport de personnes.
"Ce qui est possible, c'est de créer un fonds de transition qui serait privé et qui pourrait aider les derniers acheteurs de licence", a affirmé M. Simphal, estimant que "le problème ne concerne pas tous les taxis. Il ne concerne que ceux qui ont acheté leur licence très récemment, qui sont des entrepreneurs individuels et qui se sont endettés".
Actuellement, l'autorité administrative délivre gratuitement la licence, en fonction de listes d'attente, mais le titulaire peut la revendre à un prix souvent très élevé qui peut atteindre selon les villes entre 50.000 et 200.000 euros.
M. Simphal a indiqué par ailleurs être "ravi" de la nomination d'un nouveau médiateur, Laurent Grandguillaume, et a réitéré sa proposition d'ouvrir sa plateforme électronique de réservation aux chauffeurs de taxis, une suggestion reprise jeudi par le ministre de l'Economie Emmanuel Macron.
Il s'est également emporté face à l'obligation qui est faite aux chauffeurs de VTC de retourner au siège de l'entreprise ou dans un lieu où le stationnement est autorisé hors de la chaussée entre chaque course, "c'est absurde", ainsi que sur l'interdiction pour les chauffeurs d'être directement géolocalisés par les clients.
Ces deux volets ont toutefois été jugés conformes à la Constitution par le Conseil constitutionnel en mai 2015.
Uber France a été condamné mercredi à verser 1,2 million d'euros à l'Union nationale des taxis (UNT) au titre d'une liquidation d'astreinte. L'affaire est liée à la communication de la société vis-à-vis de ses chauffeurs, qui selon l'UNT entretenait une "ambiguïté" quant à la possibilité de stationner sur la voie publique sans réservation préalable.