PARIS (Reuters) - Sanofi (EPA:SASY) a annoncé mardi avoir remporté l'arbitrage initié par Boehringer Ingelheim dans le dossier du Zantac, un traitement de l'acidité gastrique accusé d'être cancérigène.
"Le tribunal arbitral a rejeté la demande de Boehringer Ingelheim contre Sanofi relative à l’indemnisation des dommages pouvant éventuellement découler du litige en cours aux États-Unis relatif au Zantac", a indiqué dans un communiqué le groupe, précisant que la décision est finale et n’est pas susceptible d’appel.
Boehringer Ingelheim a dit prendre note de la décision du tribunal arbitral et qu'il ne ferait pas de commentaire additionnel.
A la Bourse de Paris, l'action Sanofi gagnait 2,4% dans les premiers échanges, en tête du CAC 40 qui perdait 0,2% au même moment.
L'arbitrage découle des obligations contractuelles d'indemnisation convenues entre Sanofi et Boehringer Ingelheim dans le cadre de l'échange, en janvier 2017, de l'activité de santé animale de Sanofi contre l'activité santé grand public de Boehringer Ingelheim.
C'est à ce moment que Sanofi a obtenu dans son portefeuille le médicament Zantac, approuvé en 1983 et devenu en 1988 le médicament le plus vendu au monde et l'un des premiers à dépasser un milliard de dollars de ventes annuelles.
D'abord commercialisé par un prédécesseur de GSK, il a été ensuite vendu successivement à Pfizer (NYSE:PFE), Boehringer puis finalement Sanofi.
En 2019, plusieurs fabricants ont cessé la vente du Zantac par crainte que son ingrédient actif, la ranitidine, ne se dégrade avec le temps pour former la NDMA, un produit chimique présent à faible dose dans l'eau et la nourriture, mais connu pour devenir cancérigène à dose plus élevée.
Le Zantac et ses versions génériques ont été retirées du marché américain en 2020 par la Food and Drug Administration, l'autorité de régulation du médicament, après des études ayant montré que la quantité de NDMA augmentait avec la durée d'entreposage du médicament.
En décembre, plusieurs milliers de plaintes déposées devant la justice fédérale américaine contre les groupes pharmaceutiques GSK, Pfizer, Sanofi et Boehringer Ingelheim établissant un lien entre le Zantac et le cancer ont été rejetées devant un tribunal de Floride.
Dans son communiqué, Sanofi indique mardi que "des dizaines de milliers de plaignants" ont choisi depuis soit de renoncer à leurs plaintes, soit de se désister de la procédure au profit d’une procédure devant un tribunal d’État ou d’un abandon pur et simple de toute réclamation.
"Ces évolutions récentes ont considérablement réduit l’ampleur potentiel du litige", estime le groupe.
(Rédigé par Blandine Hénault, avec la contribution de Ludgwig Burger, édité par Kate Entringer)