LONDRES (Reuters) - Royal Dutch Shell (AS:RDSa) a annoncé jeudi une multiplication par plus de deux de son bénéfice 2017, à un pic de trois ans de 16 milliards de dollars (12,9 milliards d'euros), à la faveur de la hausse des cours du pétrole et du gaz, ainsi que de l'amélioration de ses performances.
La "major" anglo-néerlandaise a également annoncé une forte augmentation de sa génération de trésorerie, des années de coupes dans ses coûts et l'intégration du groupe gazier BG, racheté en 2016 pour 54 milliards de dollars, commençant à porter leurs fruits.
"Nous entamons 2018 avec discipline et confiance, déterminés à dégager des retours et une trésorerie importants", a déclaré Ben van Beurden, directeur général de Shell, cité dans un communiqué.
Par rapport au troisième trimestre, la production d'hydrocarbures du quatrième a augmenté de 2,7%, à 3,756 millions de barils équivalent pétrole par jour (bep/j).
En revanche, sur l'ensemble de 2017, cette production a baissé de 4% comparé à 2016 du fait de cessions d'actifs.
Après avoir chuté de 48,3% en 2014, puis de 35% en 2015, le cours du Brent a enchaîné deux années de suite de progression (+52,4% en 2016 et +17,7% en 2017) et affiche un gain de 3% depuis le début de l'année.
Il a récemment atteint un plus haut de trois ans à plus de 70 dollars le baril, un niveau encore inférieur de près de 40% par rapport à son pic de 2014 à plus de 115 dollars.
Sur le seul quatrième trimestre, Royal Dutch Shell a vu son bénéfice, sur la base du coût actuel des approvisionnements et hors éléments exceptionnels, bondir de 140%, à 4,3 milliards de dollars. Un consensus fourni par le groupe lui-même était à 4,24 milliards de dollars.
Le groupe a renoncé au quatrième trimestre à sa politique, héritée de sa cure d'austérité, de proposer le paiement du dividende en actions, se montrant ainsi confiant en sa capacité à financer le versement en numéraire de 15 milliards de dollars de dividendes annuels.
Le ratio d'endettement de Shell est revenu à 24,8% à fin décembre 2017 contre un pic de 29,2% atteint au troisième trimestre 2016, dans la foulée du rachat de BG.
Shell a précisé avoir passé une charge de deux milliards de dollars sur le trimestre liée à la réforme fiscale américaine.
Dans les premiers échanges de la Bourse d'Amsterdam, le titre Shell cédait 1,4%, accusant l'une des plus fortes baisses de l'indice Stoxx 50 et l'un des rares replis de l'indice regroupant les valeurs pétrolières européennes, qui gagnait pour sa part 0,39%.
(Ron Bousso, Juliette Rouillon et Benoît Van Overstraeten pour le service français)