par Pascale Denis
PARIS (Reuters) - Kering (PA:PRTP), qui a vu les ventes de Gucci se stabiliser au troisième trimestre, s'est montré optimiste concernant la relance de la griffe florentine dont les nouvelles collections ont été bien accueillies par la critique.
La marque, principal centre de profit de Kering, a vu ses ventes reculer de 0,4%, en ligne avec les attentes des analystes, après un rebond de 4,6% au trimestre précédent largement imputable aux rabais effectués sur les anciennes collections de la précédente directrice artistique Frida Giannini.
Les analystes avaient largement anticipé cette baisse, les premières collections "croisière" du nouveau directeur artistique Alessandro Michele n'étant arrivées qu'à la mi-septembre et dans un nombre limité de boutiques.
"Les premiers chiffres de ventes sont très encourageants", a déclaré Jean-Marc Duplaix, directeur financier de Kering, lors d'une conférence téléphonique, précisant que la part des nouvelles collections allait augmenter au 4e trimestre mais ne devrait pas excéder la moitié des ventes.
Surtout, il a fait état d'une "forte hausse à deux chiffres" dans la maroquinerie, grâce aux nouveaux modèles de sacs, comme le Dionysus, lancés cet été.
"Les initiatives stratégiques prises par Gucci en termes d'organisation et de merchandising devrait nourrir un certain optimisme et améliorer la croissance organique au 4e trimestre", a précisé Jean-Marc Duplaix.
La marque, qui avait lourdement pâti d'un repositionnement drastique sur des produits haut de gamme qui n'était pas en phase avec sa clientèle, d'un manque de créativité et de magasins peu attractifs, a repensé son offre de maroquinerie.
Elle retrouve les vertus de son logo tout en offrant des produits nouveaux allant de 900 à 2.500 euros, un positionnement jugé "très satisfaisant" et qui sera encore davantage étoffé.
L'ASIE RALENTIT, LES ETATS-UNIS AUSSI
Gucci mise aussi sur ses nouveaux concepts de magasins (30 seront rénovés d'ici la fin de l'année) comme sur son site internet entièrement repensé pour doper sa nouvelle image et ses revenus.
Au troisième trimestre, Gucci a vu ses ventes poursuivre leur recul en "grande" Chine, une baisse partiellement compensée par la hausse des flux touristiques en Europe et au Japon.
Les tendances se sont aussi dégradées aux Etats-Unis, pour cause de baisse du tourisme liée à la vigueur du dollar et de chute du marché boursier pendant l'été.
Bottega Veneta, deuxième marque de luxe du groupe, a elle aussi ralenti la cadence (+4,3%), particulièrement impactée par la chute des flux touristiques chinois à Hong Kong et Macao, où elle réalise 14% de ses ventes.
Louis Vuitton (groupe LVMH, Burberry et Hugo Boss (DE:BOSSn) ont tous vu leur croissance rognée par la chute de la Bourse de Shanghai, le ralentissement économique chinois et la disgrâce de Hong Kong et Macao. et
Seul Saint Laurent a poursuivi sa brillante trajectoire (+26,6%), y compris en Chine.
Ailleurs, les mauvaises performances de l'horlogerie (Girard-Perregaux, Ulysse Nardin), toujours plombée en Asie, ont masqué la progression de Balenciaga, Alexander McQueen ou Stella McCartney (+4%) ainsi que la croissance à deux chiffres de la joaillerie (Boucheron, Pomellato, Qeelin).
L'équipementier Puma a lui aussi marqué le pas avec une croissance organique de 3,9%, après une progression de 7,5% au deuxième trimestre.
Au total, Kering a vu ses ventes atteindre 2,89 milliards d'euros sur le trimestre, signant une progression de 12% en données publiées. A taux de change constants, sa croissance a ralenti à 3,1%, après 7,7% au deuxième trimestre.
(Edité par Matthieu Protard)