Les routiers ont à nouveau mis en place lundi, après un week-end de pause, des blocages de sites industriels et de logistique, pour pousser le patronat à revenir à la table des négociations salariales.
Ils visent en priorité les grosses entreprises adhérentes des organisations patronales, qui refusent de renouer le dialogue avec les syndicats depuis la dernière séance de négociation mardi.
"On bloque les zones pour empêcher les camions de sortir et même de rentrer", a indiqué Jérôme Vérité (CGT).
Près de l'aéroport de Nantes-Atlantique, une cinquantaine de militants syndicaux s'étaient ainsi postés sur la zone industrielle de Saint-Aignan Grandlieu vers 05H00, selon Thierry Mayer (CGT).
De nombreux camions ont été bloqués dans la matinée aux différents ronds-points de la zone industrielle, ainsi que toutes les entreprises de logistique autour de l'aéroport, d'où les poids lourds ne sont pas sortis, a constaté un photographe de l'AFP.
Le but est de "toucher au porte-monnaie de deux acteurs principaux (Charles André et Norbert Dentressangle, NDLR) de la FNTR (organisation patronale) qui n'appliquent que les minima sociaux et freinent les discussions pour l'amélioration de la convention collective", a expliqué M. Mayer.
Près de Chambéry, dans la zone industrielle de Bissy, les routiers se sont mobilisés dès dimanche 22H00, selon leurs représentants. Lundi matin, une quarantaine d'entre eux ont bloqué une trentaine de camions à l’entrée de la zone, d'où les poids lourds ne pouvaient pas non plus sortir, selon Antoine Fatiga (CGT).
Autour de Dunkerque, les accès à l'ancienne raffinerie de Mardyck et au Dépôt de pétrole côtier (DPC) de Saint-Pol-sur-Mer, sont restés fermés, selon FO.
A Bordeaux, une société de transport appartenant au représentant régional de la FNTR, la société Lacassagne qui "ne transporte pas de denrées périssable", était dans la ligne de mire depuis 07H00, a indiqué le responsable de la CGT Gironde, Marc Rosa.
A Caen, une cinquantaine de grévistes CGT, FO, CFTC ont empêché les poids lourds de sortir de la zone industrielle d'Ifs, où sont basées plusieurs sociétés de transport routier (STEF, Rivière, Vire transport, transports Nicole).
Mais le barrage a été levé dans l'après-midi "en raison de deux assignations en référé", ont indiqué des militants à un photographe de l'AFP.
Par ailleurs, des salariés de la plate-forme logistique de Système U, présente sur cette zone, se sont également mis en grève.
Après un week-end de pause, l'intersyndicale (CGT, FO, CFTC, CFE-CGC) a repris un mouvement visant à obtenir une augmentation salariale de 5% pour tous les salariés du transport routier.
Les fédérations patronales assurent ne pas être "en capacité" d'aller au-delà de ce qu'elles ont consenti durant les négociations, soit 1 à 2% d'augmentation selon les coefficients, alors qu'un tiers des entreprises du secteur sont dans une situation "critique".
La CFDT, premier syndicat de la profession, prévoit de mener à son tour des actions à partir de mercredi.