par Gilles Guillaume et Giulio Piovaccari
PARIS/MILAN (Reuters) - Stellantis a fait état jeudi d'une forte hausse de son chiffre d'affaires trimestriel, la progression de ses livraisons, grâce à une détente dans les approvisionnements de puces, ayant plus que compensé des problèmes dans la logistique poids lourds en Europe.
Le constructeur automobile né de la fusion entre PSA et FCA a réalisé au troisième trimestre un chiffre d'affaires net de 42,1 milliards d'euros. Numéro trois mondial en termes de rentabilité, il a confirmé son objectif d'une marge opérationnelle courante à deux chiffres en 2022.
Selon un consensus réalisé par Reuters, les analystes attendaient en moyenne 40,94 milliards d'euros.
Vers 14h30, l'action Stellantis perd 4% à Milan. Un grand nombre de valeurs européennes sont en baisse jeudi sur des craintes de hausses des taux de la Fed.
Au cours d'une téléconférence de presse, le directeur financier Richard Palmer a déclaré que l'ensemble du secteur était confronté à une pénurie de camions et de chauffeurs, rendant difficile pour Stellantis de "convertir (son) portefeuille de commandes vigoureux en ventes en Europe."
En revanche, sur le terrain de l'énergie, il n'observe pas
pour l'heure de signal d'alerte sur un risque de pénurie. Selon Richard Palmer, le niveau d'inquiétude à ce sujet s'est relativement réduit en quelques mois parce que "tout le monde prend des mesures."
"Si nous avons un hiver normal (...) alors je pense que nous pouvons gérer la production sans interruptions significatives", a-t-il ajouté.
En volume, les ventes consolidées de Stellantis ont augmenté de 13% à 1,281 million d'unités, l'amélioration de l'approvisionnement en puces ayant aidé le constructeur à écouler son important carnet de commandes.
VERS UNE NOUVELLE ANNEE A SUCCES
Dans sa principale région en termes de chiffre d'affaires, l'Amérique du Nord, les ventes ont été tirées par les très profitables Dodge Durango, Jeep Compass et Cherokee, Wagoneer et Ram 1500, tandis qu'en Europe, première région en terme de volumes, les petites Fiat 500 et Panda et la Peugeot (EPA:PEUP) 208 ont tiré leur épingle du jeu.
Au total, le chiffre d'affaires global a profité d'un maintien de prix de vente élevés, qui devrait se poursuivre au quatrième trimestre, ainsi que d'effets de changes favorables liés à l'euro/dollar et à l'euro/real.
Aux Etats-Unis, Stellantis a atteint un prix moyen de transaction de 53.000 euros sur la période, le plus élevé de ses concurrents directs, selon une présentation du groupe.
Devenu l'un des plus rentables des constructeurs automobiles mondiaux, le groupe aux 14 marques s'attend à une nouvelle année de réussite, a ajouté son directeur financier.
Face à ses deux grands piliers historiques, Stellantis a en revanche opté pour une stratégie allégée en Chine où ses ventes se sont effondrées les années passées et où il déplore une interférence politique croissante dans les affaires de ses partenaires locaux.
Sa co-entreprise avec GAC, spécialisée dans la marque Jeep, vient de déposer le bilan et le groupe va opter à la place pour l'import de voitures sur le marché chinois. Il est également en discussion sur la suite à donner à l'aventure DPCA, la JV chinoise fabriquant les marques Peugeot et Citroën.
"En ce qui concerne le modèle d'export que nous étudions, il est clair qu'il nous faut nous concentrer très clairement sur certaines parties du marché chinois", a poursuivi Richard Palmer. "Parce que nous n'allons pas être un acteur de volume, nous allons être d'une certaine façon un acteur de niche, avec quelques produits très attractifs destinés à satisfaire certains types de demande client."
Au troisième trimestre, Stellantis a enregistré 30.000 livraisons consolidées en Chine, Inde et Asie Pacifique, un chiffre en hausse mais très inférieur à ses autres grandes régions, Europe, Amérique du Nord, Amérique du Sud et Moyen Orient-Afrique.
Dans la course à l'électrification, les ventes de véhicules électriques de Stellantis ont augmenté de 42% à 68.000 unités.
(Gilles Guillaume, avec Giulio Piovaccari à Milan, édité par Sophie Louet)