AJACCIO (Reuters) - Les élus nationalistes corses ont boycotté mercredi le "déjeuner républicain" organisé par Emmanuel Macron à Bastia pour protester contre les propos d'une "grande violence" tenus selon eux par le chef de l'Etat mardi, a-t-on appris dans l'entourage de Gilles Simeoni et de Jean-Guy Talamoni.
Le président de l'exécutif corse et le président de l'Assemblée devraient en revanche "vraisemblablement" se rendre au théâtre de l’Alb’Oru dans l'après-midi pour assister au discours d'Emmanuel Macron lors duquel il devrait préciser sa vision pour l'île.
Les élus, qui ont prévu de se réunir en début d’après-midi pour décider ou non de leur présence, ont rencontré mardi soir pendant près de deux heures le chef de l'Etat. Rien n'a filtré de cette réunion qui s'est tenue à huis clos.
"Nous sommes mécontents et estimons que nous n'avons pas à le suivre", souligne-t-on dans l'entourage de Jean-Guy Talamoni pour expliquer le boycott du déjeuner. "Ses mots ont été d'une grande violence alors que nous sommes dans une logique de paix", abonde l’entourage de Gilles Simeoni.
Au premier jour de sa visite en Corse, Emmanuel Macron a exclu mardi toute "amnistie" des prisonniers corses et affiché sa volonté de conserver la Corse dans le "giron de la République".
"C’est une position de fermeture mais il faut que l’on finisse la séquence", estime un membre de l’entourage de Gilles Simeoni.
(Paul Ortoli, édité par Yves Clarisse)