LONDRES (Reuters) - Martine Aubry a exhorté vendredi Emmanuel Macron à soutenir davantage la candidature de Lille qui brigue le siège de l'Agence européenne du médicament (AEM), appelée à quitter Londres à cause du Brexit.
"Le choix va être politique et je compte vraiment sur lui pour défendre (notre candidature pour) l'Agence européenne du médicament, pour la France mais aussi encore une fois pour la santé publique", a dit la maire socialiste de Lille en marge d'un événement à Londres pour la promotion des liens entre les Hauts-de-France et le Royaume-Uni.
Dix-huit villes et un Etat sont candidats pour accueillir l'Agence européenne du médicament.
Martine Aubry estime que Lille a toutes ses chances, notamment du fait de la proximité de la métropole des Flandres avec Londres où vivent et travaillent les salariés de l’agence.
Pour autant, dans cette course, Amsterdam, Barcelone, Vienne, Milan et Copenhague sont les solutions préférées des employés de l'agence, selon une étude interne réalisée en septembre et consultée par Reuters.
Les dirigeants européens doivent parvenir à un consensus avant de prendre une décision définitive pour l'AEM, mais aussi pour l'Agence bancaire européenne.
Le choix sera fait après un vote à la majorité absolue. Si aucune ville n'est désignée dès le premier tour, deux autres tours de scrutin seront organisés.
Martine Aubry, qui a écrit au chef de l'Etat pour se plaindre ne pas l'avoir entendu sur ce sujet, a émis l'espoir que Emmanuel Macron saurait promouvoir le dossier lillois auprès de ses homologues, notamment lors du Conseil européen qui s'est tenu jeudi et vendredi à Bruxelles.
"J'espère qu'il en parle à ses collègues, maintenant que nous sommes bien placés par la Commission, maintenant que les salariés de l'agence nous reconnaissent comme une vraie candidature", a ajouté l'ancienne ministre, qui a eu des paroles assassines par le passé contre le chef de l'Etat.
La maire de Lille craint que l'a candidature de Paris pour l'Agence bancaire européenne ne parasite la sienne.
"Est-ce qu'en en soutenant deux on ne va en avoir aucune ?", s'est-elle interrogée. "C'est bien ça le risque alors que l'Agence européenne du médicament a toutes les chances d'aller à Lille si le président effectivement la soutient", a-t-elle conclu.
(Julien Ponthus, avec Cyril Camu pour le service français, édité par Sophie Louet)