par Benjamin Mallet et Bate Felix
PARIS (Reuters) - Total (PA:TOTF) a annoncé jeudi son intention de poursuivre ses achats de ressources pétrolières et gazières "attractives", tout en maintenant ses efforts en matière d'économies, après avoir vu ses résultats rebondir au quatrième trimestre 2016.
La deuxième compagnie pétrolière européenne par la capitalisation boursière, qui augmente à cette occasion son dividende, vise en outre un "niveau pérenne" d'investissements de 16 à 17 milliards de dollars cette année (acquisitions de ressources incluses) après 18,3 milliards en 2016.
Le groupe a aussi fait savoir que ses économies s'établiraient 3,5 milliards de dollars cette année, alors qu'il visait auparavant 4 milliards en 2018 en cumulé par rapport à 2014, pour lui permettre d'atteindre un coût de production de 5,5 dollars par baril équivalent pétrole (bep).
Pour faire face à la chute des prix du brut, Total a déjà réduit ces coûts à 5,9 dollars/bep en 2016 contre 9,9 dollars/bep en 2014.
"Le groupe a pour stratégie de tirer parti d'un environnement favorable en matière de coûts en lançant une dizaine de projets dans les 18 mois à venir et en ajoutant des ressources attractives au portefeuille", a-t-il indiqué.
"On est dans un champ d'opportunités, on a un bon bilan et des moyens financiers que d'autres n'ont pas (...). Après deux années de prix bas, on a des concurrents qui ont de bons actifs et qui ont des difficultés ; à nous de savoir choisir ceux qui nous intéressent", a souligné le PDG de Total, Patrick Pouyanné, lors d'une rencontre avec des journalistes.
Les acquisitions de ressources de la part de Total ont atteint 780 millions de dollars en 2016, essentiellement composés par 75% d'intérêts supplémentaires dans le bassin des gaz de schistes du Barnett, aux Etats-Unis.
Le groupe a en outre noué une alliance stratégique avec Petrobras en vue d'acquérir un portefeuille d'actifs au Brésil pour 2,2 milliards de dollars.
"LES PRIX DEVRAIENT RESTER VOLATILS"
"Le niveau des stocks est (...) élevé et les prix devraient rester volatils", a toutefois souligné Total, qui veut réduire son point mort à moins de 40 dollars par baril avant dividende (50 dollars après dividende).
Bénéficiant d'une hausse des prix du Brent, après l'engagement des pays de l'Opep à réduire leur production, le groupe a vu son résultat net ajusté bondir de 16% au quatrième trimestre, à 2.407 millions de dollars, tandis que son chiffre d'affaires a progressé de 12% à 42,3 milliards.
Selon un consensus réalisé par Inquiry Financial pour Reuters, les analystes attendaient en moyenne un résultat net ajusté de 2.344 millions de dollars.
Sur l'ensemble de 2016, le résultat net ajusté de Total se replie en revanche de 21% à 8.287 millions de dollars tandis que le résultat net part du groupe, pénalisé en 2015 par des dépréciations plus importantes que l'an passé, progresse de 22% à 6.196 millions.
La production d'hydrocarbures du groupe a atteint 2,462 millions de barils au quatrième trimestre (le consensus tablait sur 2,453 millions), enregistrant une hausse de 4,7% grâce principalement au démarrage et à la montée en puissance de ses nouveaux projets et actifs.
Total vise en la matière une hausse supérieure à 4% cette année et se dit conforté dans son objectif de croissance moyenne de 5% par an entre 2014 et 2020, mais souligne aussi que la sensibilité de son portefeuille au Brent augmente à 2,5 milliards de dollars pour 10 dollars de variation en 2017 (contre 2 milliards auparavant).
Le groupe propose un dividende trimestriel de 0,62 euro, en hausse de 1,6%, avec l'option maintenue d'un paiement en actions nouvelles, et confirme qu'il mettra fin à la décote sur ce paiement en actions lorsque le prix du baril s'établira à 60 dollars.
(Benjamin Mallet, édité par Jean-Michel Bélot)