par Sybille de La Hamaide
PARIS (Reuters) - Tereos, premier producteur français de sucre et d'éthanol, a dévoilé mercredi un projet de réorganisation prévoyant la fermeture de ses activités sucrières dans son usine d'Escaudoeuvres, dans le Nord, ce qui entraînerait 123 suppressions de postes.
La société, qui est confrontée à une forte baisse de la production de betteraves sucrières et avait indiqué l'année dernière qu'elle n'excluait pas de fermer une usine de sucre en France, envisage aussi de fermer sa distillerie de Morains et cherche un repreneur pour son usine de fécule de pomme de terre d'Haussimont, toutes deux situées dans la Marne.
La hausse des prix a permis à Tereos d'afficher de meilleurs résultats au troisième trimestre, publiés le mois dernier, mais le groupe cherche encore à réduire sa dette, qui devrait continuer d'augmenter cette saison.
"La profitabilité de la culture de la betterave est assurément en voie d’amélioration chez Tereos mais les coopérateurs font face à des contraintes réglementaires (législatives, sanitaires, environnementales) et économiques qui se traduisent par une réduction durable des emblavements", a déclaré Tereos dans un communiqué.
La superficie des cultures de betteraves sucrières devrait tomber à son plus bas niveau en France depuis 14 ans cette année. Les agriculteurs redoutent les dommages que pourraient causer aux cultures les restrictions d'utilisation des pesticides néonicotinoïdes, a déclaré le mois dernier à Reuters le responsable du groupe de producteurs de betteraves CGB.
Le gouvernement français a annoncé en janvier qu’il n'y aurait plus de dérogation pour l'usage en France de ces insecticides sur les semences de betterave, conformément à un arrêt de la Cour de justice de l'Union européenne.
(Reportage de Sybille de La Hamaide et Pascal Rossignol, version française Victor Goury-Laffont)