PARIS (Reuters) - TotalEnergies a annoncé mercredi son intention de verser un acompte sur dividende exceptionnel d'un euro par action en décembre 2022, dans un contexte de prix élevés des hydrocarbures, tout en maintenant son programme de rachats d'actions à 7 milliards de dollars sur l'ensemble de l'exercice.
La compagnie pétrolière, qui met en oeuvre une stratégie de diversification offensive dans les énergies renouvelables, a également annoncé à l'occasion d'une journée investisseurs qu'elle visait dans le gaz naturel liquéfié (GNL) une croissance de sa production de 40% d'ici 2030 et une hausse de ses ventes de 3% par an d'ici 2027.
Ces prévisions reflètent cependant une croissance moins rapide que prévu il y a un an, TotalEnergies ayant décidé d'exclure la Russie de la présentation de sa stratégie alors qu'il y détient encore des participations dans les actifs de Yamal LNG, dans le projet Arctic LNG 2 et dans le groupe gazier Novatek - malgré les sanctions internationales à l'encontre de Moscou depuis le début de l'invasion de l'Ukraine.
TotalEnergies prévoit dans le même temps une croissance de son cash-flow (hors Russie) de 4 milliards de dollars à horizon de cinq ans au lieu d'une progression de 5 milliards entre 2021 et 2026 visée il y a un an.
Le groupe prend des "hypothèses modérées de prix de l'énergie" - 50 dollars par baril de pétrole notamment - et indique qu'il bénéficierait de plus de 3 milliards supplémentaires pour chaque hausse de 10 dollars par baril supplémentaire. La hausse du cash-flow "soutiendra la croissance du dividende sur les 5 prochaines années."
Le groupe a également fait savoir qu'il comptait allouer "à travers les cycles" 35 à 40% de son cash-flow aux actionnaires. En tenant compte de son dividende exceptionnel prévu en décembre, qui s'établira au-delà de l'augmentation de 5% des acomptes trimestriels déjà annoncée et mise en oeuvre, il estime que son retour aux actionnaires devrait s'établir dans cette fourchette dès 2022.
PROJET DE SCISSION DANS LES SABLES BITUMINEUX AU CANADA
TotalEnergies prévoit une hausse de ses investissements nets - qui s'établiraient entre 14 à 18 milliards de dollars par an sur 2022-2025 -, consacrée en priorité au développement des énergies décarbonées et aux programmes de réduction de son empreinte carbone, qui atteindront un tiers des investissements.
Les investissements dans le solaire et l'éolien dépasseront ainsi 4 milliards de dollars dès 2022 (contre 3 milliards de dollars en 2021) et un programme de 1 milliard d'économies d'énergie sera déployé à l'échelle mondiale en 2023-2024.
Les deux tiers restants des investissements seront dédiés à la croissance dans le GNL d'une part et à développer des projets pétroliers "à faibles coûts et basses émissions" d'autre part pour répondre à la demande.
TotalEnergies, qui présentait ses perspectives lors d'une journée investisseurs organisée à New York, a aussi annoncé un projet de scission de ses activités dans les sables bitumineux au Canada en 2023, le groupe prévoyant de conserver une participation minoritaire dans la société qui serait créée.
Il estime que son taux d'endettement devrait afficher en forte baisse à fin 2022, autour de 5%, "ce qui lui offre de nouvelles marges de manœuvre".
(Reportage Benjamin Mallet, édité par Matthieu Protard et Jean-Stéphane Brosse)