PARIS (Reuters) - Les expéditions de carburant demeuraient interrompues mercredi dans les raffineries de TotalEnergies en raison de la poursuite de la grève contre le projet gouvernemental de réforme des retraites, a dit le groupe français, alors que les salariés de Feyzin ont selon la CGT voté en faveur de l'arrêt complet de la raffinerie.
Sur les 269 opérateurs postés mercredi matin sur les sites de TotalEnergies, 54% d'entre eux étaient en grève, a déclaré un porte-parole du groupe, ajoutant que certains dépôts étaient aussi bloqués, sans plus de précisions.
Le coordinateur de la CGT chez TotalEnergies, Eric Sellini, a déclaré à Reuters que les salariés de la centrale de Feyzin, près de Lyon, s'étaient prononcés dans l'après-midi en faveur d'un durcissement du conflit.
"Une majorité de grévistes en AG a décidé l'arrêt de la raffinerie", a déclaré le responsable syndical, précisant que les modalités de cet arrêt sont désormais en cours de négociation avec la direction du groupe.
La CGT a indiqué que les grèves se poursuivaient aussi dans les deux raffineries Esso (groupe Exxon Mobil (NYSE:XOM)) à Port-Jérôme-sur-Seine (Seine-Maritime) et à Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône), entraînant l'arrêt des livraisons de carburant.
Le syndicat a précisé qu'à Fos-sur-Mer, 90% des salariés étaient en grève mercredi matin, tandis que le taux de grévistes était de 20% à Port-Jérôme-sur-Seine.
Avant l'annonce de l'arrêt de la raffinerie de Feyzin, le porte-parole du gouvernement avait fait savoir qu'il n'était pas question pour le moment à ce stade de procéder à des réquisitions.
"Il y a depuis hier des situations de blocage devant certains centres de dépôt, les raffineries ne sont pas à l'arrêt à l'heure à laquelle je vous parle en tout cas", avait déclaré Olivier Véran mercredi matin sur RTL (ETR:RRTL).
"On n'est pas dans une situation ce matin de blocage qui justifierait de procéder à des réquisitions."
D'après l'Union française des industries pétrolières énergies et mobilités (Ufip EM), environ 7% des stations-service au niveau national étaient en rupture d'au moins un produit mercredi après-midi.
"Ce qui est très peu", a indiqué à Reuters son président Olivier Gantois, évoquant une situation "vraiment saine" avec des stocks "relativement élevés".
Mardi, la sixième journée de mobilisation en France contre le projet de réforme des retraites a été très suivie, dans la rue et les transports notamment.
D'après les données du ministère de l'Intérieur, quelque 1,28 million de personnes ont manifesté à travers le pays, dont 81.000 à Paris.
La CGT, qui a salué une "mobilisation historique", a fait état de 3,5 millions de manifestants, dont 700.000 dans la capitale.
(Reportage Benjamin Mallet et Forrest Crellin, avec Matthieu Protard et Tangi Salaün, édité par Blandine Hénault)