PARIS (Reuters) - L'élection présidentielle américaine de 2024 provoquerait un choc majeur en matière d'énergie si les Républicains l'emportaient et décidaient d'arrêter les exportations d'hydrocarbures des Etats-Unis, a déclaré samedi le PDG de TotalEnergies.
Patrick Pouyanné, qui intervenait lors des Rencontres économiques d'Aix-en-Provence, a rappelé que son groupe était le premier exportateur de gaz naturel liquéfié (GNL) américain, auquel l'Europe recourt de plus en plus pour compenser l'effondrement de ses importations de gaz russe, consécutive à la guerre en Ukraine.
"La seule chose qui pourrait se passer, qui est un risque majeur systémique, c'est que les Républicains décident de ne plus exporter (...). D'ailleurs, je ne suis pas sûr pas que ce soit sur le gaz que ça puisse venir, ça pourrait venir sur le pétrole un jour", a déclaré le PDG.
"Les Américains pilotent toute leur politique en fonction du prix domestique du gaz ou du pétrole, ils ont des ressources, et s'ils ont le sentiment que les exports tirent leurs prix vers le haut, ils nous bloquent. Alors là, je peux vous dire que, si en plus des Russes, on n'a plus le gaz et le pétrole américains, ce n'est pas un choc, c'est un super choc", a-t-il ajouté.
"De ce point de vue-là, l'élection peut avoir une importance, mais ce n'est pas (le président) qui décide à la fin, c'est les acteurs privés."
Patrick Pouyanné a également déclaré qu'il tablait sur un prix du baril "durablement élevé", à cause de la transition énergétique et de la baisse des investissements dans le pétrole.
(Reportage Benjamin Mallet)