PARIS (Reuters) - La justice française a ordonné mardi à Twitter (NYSE:TWTR) de fournir des informations complètes sur ce que le réseau social américain met en oeuvre pour lutter contre les discours haineux, selon le jugement obtenu par Reuters.
Quatre associations françaises, l’Union des étudiants juifs de France (UEJF), J’accuse, SOS Racisme et SOS Homophobie, avaient assigné l'entreprise en référé en mai 2020 devant le tribunal judiciaire de Paris afin qu'elle réprime davantage les contenus haineux.
Twitter doit communiquer dans un délai de deux mois "tout document administratif, contractuel, technique, ou commercial relatif aux moyens matériels et humains mis en oeuvre (...) pour lutter contre la diffusion des infractions d'apologie de crimes contre l'humanité, l'incitation à la haine raciale, à la haine à l'égard de personnes en raison de leur sexe, de leur orientation ou identité sexuelle, l'incitation à la violence, notamment l'incitation aux violences sexuelles et sexistes, ainsi que des atteintes à la dignité humaine", est-il écrit dans le jugement de mardi.
Un représentant de Twitter France a refusé dans l'immédiat de commenter cette décision.
Les géants du numérique sont accusés d'inertie en matière de lutte contre les contenus haineux et le harcèlement en ligne.
En mai dernier, la Grande-Bretagne a annoncé un projet de loi destiné à infliger aux réseaux sociaux une amende pouvant aller jusqu'à 10% de leur chiffre d'affaires ou 18 millions de livres s'ils échouent à éradiquer les contenus haineux.
(Reportage Mathieu Rosemain et Gwenaëlle Barzic, avec la contribution de Tangi Salaün, version française Jean Terzian, édité par Sophie Louet)