par Wilfrid Exbrayat
PARIS (Reuters) - Wall Street est attendue en hausse jeudi tandis que les Bourses européennes sont pour la plupart orientées à la baisse à mi-séance sous l'effet des annonces faites la veille par la Réserve fédérale, d'indices PMI manufacturiers sans surprise et de résultats d'entreprises provoquant des réactions mitigées. Les futures sur le Dow Jones sont en hausse de 0,08%, ceux sur le S&P-500 en progrès de 0,17% et ceux sur le Nasdaq 100 en avance de 0,28%, se reprenant après avoir subi la veille l'impact des déclarations de Jerome Powell, le président de la Fed. À Paris, le CAC 40 perd 0,5% à 5.558,3 à la mi-journée. À Francfort, le Dax en revanche prend 0,05% et à Londres, le FTSE est quasi stable (-0,01%), ayant effacé ses gains après les annonces de la Banque d'Angleterre, qui a observé le statu quo sur ses taux tout en relevant ses prévisions de croissance.
L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 laisse 0,27%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro 0,46% et le Stoxx 600 0,36%.
En déclarant que la Réserve fédérale n'avait aucun motif sérieux de modifier sa politique monétaire pour le moment et que l'inflation fléchissait en raison de facteurs de nature ponctuelle, son président Jerome Powell a fait décrocher Wall Street mercredi et les places européennes n'ont dans ce contexte pas d'éléments pour les orienter à la hausse.
D'autant que l'activité du secteur manufacturier s'est contractée pour le troisième mois consécutif en avril dans la zone euro, affectée par l'affaiblissement de la demande mondiale, les tensions commerciales et les inquiétudes autour du Brexit, selon les résultats définitifs des enquêtes d'IHS Markit auprès des directeurs d'achat.
Le constat avait été le même mercredi pour les Etats-Unis, avec une indice ISM tombé en avril au plus bas depuis deux ans et demi.
"Les banquiers centraux décrivent toujours l'inflation, qu'elle monte ou qu'elle baisse, comme 'transitoire', et on ne pouvait pas raisonnablement penser que la Fed ouvrirait la porte à la possibilité d'une baisse des taux lorsque les hausses de salaires dépassent 3% et quand l'enquête ADP (PA:ADP) d'avril parue hier a révélé 275.000 emplois nouveaux", commente Michael Hewson (CMC Markets). LES VALEURS À SUIVRE À WALL STREET
VALEURS EN EUROPE
La banque BNP Paribas (PA:BNPP) gagne 2,83%, en tête du CAC 40, après avoir fait état de résultats supérieurs aux attentes.
Dans son sillage, Société générale (PA:SOGN) prend 2,13% et Crédit Agricole (PA:CAGR) 1,64%.
Veolia (PA:VIE), venu s'intercaler en troisième position des hausses du CAC, affiche un gain de 1,52% après avoir annoncé une hausse de ses résultats au premier trimestre, bénéficiant de solides progressions réalisées sur tous ses marchés.
Legrand (PA:LEGD) recule de 4,52%, plus forte perte du CAC 40, après des résultats jugés décevants par les investisseurs, en particulier au regard de ceux annoncés par ses concurrents.
A la Bourse de Francfort, Volkswagen (DE:VOWG_p) gagne 4,44%, la hausse des ventes de SUV et la réduction des coûts occultant une provision d'un milliard d'euros pour frais juridiques.
Il permet à l'indice Stoxx de l'automobile de gagner 0,8%, plus forte hausse sectorielle pour le moment.
Bayer (DE:BAYGN) s'octroie 3,89% après la publication mardi par l'Agence américaine de protection de l'environnement (EPA) d'un communiqué affirmant que le glyphosate n'est pas cancérigène.
Zalando perd 3,41%. Le groupe allemand, premier site européen de prêt-à-porter en ligne, envisage de facturer des frais de livraison pour de plus petites commandes et sur un plus grand nombre de marchés afin de contrer une baisse de la taille moyenne des commandes qui pèse sur sa rentabilité.
Le fabricant de composants autrichien AMS compte parmi les plus fortes hausses du Stoxx 600 avec un gain de 6,79%, bénéficiant des solides résultats d'Apple (NASDAQ:AAPL) publiés mardi soir.
Pour autant, l'indice européen des valeurs high tech cède 1,42% , la plus forte perte sectorielle.
TAUX
Les rendements obligataires européens, qui s'alignaient en matinée sur la hausse du 10 ans américain se sont désolidarisés depuis, en réaction peut-être aux différentes statistiques européennes du jour qui dépeignent globalement une conjoncture économique qui reste morose.
Alors que le rendement des Treasuries à 10 ans gagne plus d'un point de base à 2,52%, prolongeant sa tendance de la veille consécutive aux déclarations de la Fed, le rendement du Bund est pratiquement stable à 0,012%.
Il en est de même pour l'OAT équivalente, dont le rendement ressort à 0,3676%.
CHANGES
Le dollar reste orienté à la baisse, notamment face à l'euro qui ne semble pas être affecté outre mesure par des indices PMI manufacturiers moroses mais paraît plutôt s'appuyer sur des ventes au détail qui se sont moins contractées que prévu en Allemagne en mars.
L'euro gagne 0,06% à 1,1202 dollar.
L'indice dollar, qui mesure la valeur du billet vert face à un panier de devises de référence, fléchit modestement de 0,4% à 97,644. Il était en hausse la veille lors de la séance new-yorkaise, soutenu par les propos du président de la Fed.
Le sterling, qui avait réagi à la hausse au relèvement des prévisions de croissance annoncé par la Banque d'Angleterre (BoE), s'est retourné, cédant 0,06% à 1,3040 dollar.
PÉTROLE
Les cours du brut sont en baisse, réagissant encore à une hausse plus forte que prévu des stocks de brut américains annoncée mercredi, avec une production locale qui a atteint un nouveau record de 12,3 millions de barils par jour (bpj).
Le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) perd plus de 1% à moins de 63 dollars le baril et le Brent se retrouve sous les 72 dollars le baril.
(Édité par Véronique Tison)