par Laetitia Volga
PARIS (Reuters) - Wall Street est attendue en légère baisse et les Bourses européennes sont dans le rouge mardi à mi-séance, les investisseurs suivant avec attention les derniers développements sur la guerre en Ukraine. Les contrats à terme suggèrent un repli de 0,22% pour le Dow Jones, de 0,15% pour le S&P-500 et de 0,14% pour le Nasdaq. À Paris, le CAC 40 perd 1,31% à 6.643,28 vers 11h45 GMT, des intervenants du marché évoquant le risque politique pesant sur la place de Paris à quelques jours du premier tour de la présidentielle française.
À Francfort, le Dax cède 0,27% et à Londres, le FTSE 0,03%.
L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 recule de 0,08%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 0,54% et le Stoxx 600 prend 0,06%.
Sur le dossier ukrainien, toujours au centre des préoccupations des traders, les pays occidentaux travaillent à de nouvelles sanctions contre la Russie, accusée par Kyiv de commettre des crimes de guerre.
La Commission européenne va proposer aux Vingt-Sept un vaste train de sanctions supplémentaires, avec notamment des embargos sur les importations de charbon, de caoutchouc mais aussi de caviar, pour un montant estimé autour de neuf milliards d'euros par an, selon une source européenne.
Pour expliquer la sous-performance du CAC 40, certains acteurs du marché évoque l'approche du premier tour de la présidentielle en France dimanche qui inciterait les investisseurs à intégrer le scénario d'une victoire de Marine Le Pen, qui gagne un point à 23% des intentions de vote derrière Emmanuel Macron à 27%, selon le dernier sondage OpinionWay - Kéa Partners pour Les Echos et Radio Classique.
"Nous pouvons clairement sentir [le risque politique] sur la tendance", a déclaré Nathalie De Medina chez Oddo Securities.
Pierre Veyret chez ActivTrades estime que l'impact de la présidentielle sur la tendance n'est pas déterminante.
"Les investisseurs font déjà face à des moteurs de marchés autrement plus importants à l'heure actuelle," a déclaré Pierre Veyret à Reuters en citant notamment l'inversion de la courbe des taux aux Etats-Unis, les politiques monétaires, la perspective de ralentissement économique à moyen-long terme et les tensions sur l'Ukraine.
"On a déjà vu le marché tester des niveaux de support autour de 6.630-6.640 points et avoir la capacité de repartir de l'avant", a commenté de son côté Andréa Tuéni chez Saxo Banque.LES VALEURS À SUIVRE À WALL STREET
TAUX
L'écart de rendement entre l'obligation française à dix ans et le Bund de même échéance s'est écarté à un plus haut depuis deux ans, à 55,70 points de base, ce qui induit une augmentation de la prime de risque pour détenir de la dette française plutôt qu'allemande.
Le rendement allemand gagne quatre points de base, à 0,562%, tandis que celui de l'OAT prend neuf points à 1,097%.,
Aux Etats-Unis, le dix ans est en hausse à 2,4634%, toujours sur des anticipations d'un resserrement monétaire accéléré aux Etats-Unis.
VALEURS EN EUROPE
Parmi les secteurs en baisse, celui de la construction perd 1,19%, celui de l'automobile 0,96% et celui des banques 0,78%.
A Paris, Vinci (PA:SGEF), Veolia (PA:VIE) et Société générale (PA:SOGN) abandonnent de 4,23% à 5,50%.
En hausse, le compartiment des services aux collectivités et celui des transports et loisirs gagnent plus de 1%.
CHANGES
Le dollar australien (+1,19%) a atteint un pic de dix mois contre le dollar américain, la Banque de Réserve d'Australie (RBA) ayant renoncé à son engagement d'être "patiente" en matière de resserrement de sa politique monétaire, ce qui laisse augurer une première hausse de taux depuis plus de dix ans.
"La RBA va probablement procéder à une hausse de taux directeur (actuellement à 0,1%) au cours des prochains mois", très probablement en juin, a déclaré Joseph Capurso, stratège chez Commonwealth Bank of Australia.
L'euro est inchangé à 1,0969 dollar, après être tombé au plus bas depuis huit jours à 1,0955, affecté par la perspective de sanctions européennes supplémentaires contre la Russie.
L'indice dollar, qui mesure les fluctuations du billet vert contre de grandes devises, est stable.
PÉTROLE
La crainte d'un resserrement de l'offre pétrolière avec d'éventuelles sanctions supplémentaires contre la Russie fait monter les cours du brut.
Le Brent gagne 0,58% à 108,15 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) prend 0,62% à 103,92 dollars.
(Laetitia Volga avec Julien Ponthus et Sudip Kar-Gupta, édité par Sophie Louet)