par Marc Angrand
PARIS (Reuters) - Wall Street est attendue en hausse lundi et les Bourses européennes progressent à mi-séance après leur repli de la semaine dernière, un rebond emmené par les valeurs bancaires et les défensives même si les préoccupations liées à la politique commerciale de l'administration américaine restent bien présentes.
Les contrats à terme sur les principaux indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en hausse de 0,3% à 0,5%. L'indice large américain Standard & Poor's 500 a perdu 1,03% la semaine dernière, sa plus mauvaise performance hebdomadaire depuis fin juin.
À Paris, le CAC 40 gagne 0,53% à 5.280,03 points vers 11h35 GMT. À Francfort, le Dax progresse de 0,46% et à Londres, le FTSE prend 0,36%. L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 est en hausse de 0,53%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 0,73% et le Stoxx 600 de 0,54%.
La Bourse de Milan se distingue avec un bond de 2,24% pour l'indice FTSE MIB, qui profite à plein des propos jugés rassurants du ministre de l'Economie et des Finances Giovanni Tria. Ce dernier a assuré que plusieurs des promesses les plus radicales de la coalition gouvernementale ne seraient mises en oeuvre que progressivement.
La hausse est toutefois limitée par la persistance des tensions commerciales, après les déclarations vendredi de Donald Trump menaçant 267 milliards de dollars (231 milliards d'euros) de produits importés de Chine en plus des 200 milliards de dollars sur lesquels il pourrait annoncer prochainement un relèvement des droits de douane. Une telle initiative reviendrait à taxer la quasi-totalité des importations américaines en provenance de Chine.
Le ministère chinois des Affaires étrangères a déclaré lundi que Pékin répliquerait à toute nouvelle mesure annoncée par Washington.
"Les investisseurs pensent cependant que Donald Trump ne prendra pas le risque de mettre en place ces droits de douane avant les élections de mi-mandat, les marchés américains pouvant en pâtir", note Invest Securities.
Ce climat de tensions commerciales est l'une des causes de la baisse plus marquée qu'attendu du moral des investisseurs dans la zone euro selon l'enquête mensuelle Sentix.
A L'AGENDA
Aucun indicateur américain majeur ne figure à l'agenda du jour. On suivra d'éventuelles annonces en provenance de Bruxelles, où la commissaire européenne au Commerce, Cecilia Malmström, devait recevoir le représentant américain au Commerce, Robert Lightizer.
VALEURS EN EUROPE
Les valeurs bancaires en général, et italiennes en particulier, profitent une nouvelle fois de la baisse marquée des rendements des emprunts d'Etat au lendemain des déclarations de Giovanni Tria sur la politique budgétaire de Rome.
L'indice Stoxx des banques de la zone euro prend 2,17%, son équivalent italien 4,67%; Intesa Sanpaolo (MI:ISP) s'adjuge 4,97%, UniCredit 4,93%. A Paris, BNP Paribas (PA:BNPP) avance de 1,39%, Crédit agricole (PA:CAGR) de 1,49%.
Parmi les hausses sectorielles les plus marquées figurent des compartiments défensifs comme les services aux collectivités ("utilities") (+1,39%) et les télécoms (+0,97%), peu exposées aux tensions commerciales.
A l'opposé, plusieurs fournisseurs européens d'Apple (NASDAQ:AAPL) reculent après un tweet du président Donald Trump samedi invitant le géant de l'électronique grand public à fabriquer ses produits aux Etats-Unis s'il veut éviter les surtaxes sur les importations chinoises.
STMicroelectronics (PA:STM) a perdu plus de 2% dans matinée avant de se reprendre quelque peu (+0,12%) mais l'allemand Dialog Semiconductor abandonne encore 2,22% et le britannique IQE 4,34%.
Aux fusions-acquisitions, le groupe britannique d'emballages RPC bondit de 17,76% après avoir annoncé être en discussion en vue de son rachat par les fonds Apollo Global Management et Bain Capital.
TAUX
Le rendement du Bund allemand à dix ans a atteint son plus haut niveau depuis un mois à 0,42% avant de refluer légèrement, à trois jours de la réunion de politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE).
Le rendement des emprunts d'Etat italiens à dix ans perd plus de onze points de base, amplifiant son repli des derniers jours, pour tomber à 2,76%.
L'écart de rendement avec le Bund allemand de même échéance revient ainsi à 237 points de base, son niveau le plus faible en six semaines.
CHANGES
Le dollar est en légère baisse face à un panier de devises de référence, victime de prises de bénéfice après sa hausse de vendredi en réaction aux chiffres mensuels de l'emploi aux Etats-Unis.
L'euro reprend ainsi 0,19% environ face au billet vert à 1,1573.
A noter que la couronne suédoise reprend du terrain après les résultats des élections législatives de dimanche après la progression moins marquée qu'attendu de l'extrême droite.
PÉTROLE
Les cours du pétrole sont en hausse après l'annonce vendredi d'une baisse du nombre de forages aux Etats-Unis, qui confirme le ralentissement observé depuis mai. Le marché reste par ailleurs soutenu par la perspective d'une prochaine diminution de l'offre iranienne à cause des sanctions économiques américaines visant Téhéran.
MÉTAUX
Les nouvelles menaces de Donald Trump visant la Chine font craindre une baisse de la demande de métaux de base: le cours du cuivre cède 1,16%, celui du nickel 0,57%, celui de l'aluminium 1,55%.
ÉMERGENTS
La crainte d'une nouvelle escalade des tensions commerciales a fait fortement reculer les marchés chinois (-1,45% pour l'indice CSI 300 des principales capitalisations de Chine continentale) mais la baisse est plus large: Hong Kong a cédé 1,33%, Taiwan 1,12% et Bombay 1,22%.
L'indice MSCI des marchés émergents recule de 0,86%, au plus bas depuis la mi-juillet 2017, et celui des devises émergentes abandonne 0,38%.
(Édité par Blandine Hénault)