Le gouvernement du Québec a décidé vendredi d'abandonner son objectif d'extraire du pétrole sur l'île d'Anticosti dans le Golfe du fleuve Saint-Laurent afin de protéger le joyau environnemental.
"Afin de permettre la soustraction du territoire de l'île d'Anticosti à toute exploration ou exploitation d'hydrocarbures", le Québec a décidé de "négocier avec les entreprises concernées l'abandon des droits de recherche", a indiqué le ministère provincial des Ressources naturelles.
L'exploitation pétrolière était incompatible avec la candidature de l'île au patrimoine mondial de l'Unesco à laquelle le gouvernement a prévu en début d'année d'apporter son soutien.
Décidée en 2014, l'exploration pétrolière à Anticosti avait soulevé l'indignation des milieux environnementaux face aux risques potentiels de pollution marine et de l'écosystème.
Grande comme la Corse, Anticosti est un joyaux écologique que se partagent 200 habitants et 200.000 cerfs de Virginie.
L'abandon des ambitions pétrolières "permettra de protéger et de conserver le caractère naturel exceptionnel de l'île d'Anticosti", a estimé le ministère des Ressources naturelles.
Selon les études préliminaires, le sous-sol renfermerait de 30 à 40 milliards de barils de pétrole de schiste, dont une infime partie (entre 1% et 5%) était récupérable.
Vendredi, le gouvernement a indiqué avoir conclu des ententes avec les entreprises Junex, Corridor et le Français Maurel & Prom en contrepartie d'une compensation globale de 41,4 millions de dollars canadiens (28,3 millions d'euros).
"Les discussions se poursuivent avec les entreprises Pétrolia et Trans American", a souligné le ministère.
Pétrolia, une société canadienne qui possède près d'un quart de droits d'exploration sur l'ensemble du Québec, a régulièrement revendiqué, parfois devant les tribunaux, le respect des contrats signés avec le gouvernement.
"Il n’y a rien dans les ententes qui donne au gouvernement du Québec le droit de se retirer ou de se soustraire à ses obligations", avait indiqué fin 2015 Pétrolia.