PARIS (Reuters) - La SNCF expérimentera début 2016 un système de portiques de sécurité dans une grande gare parisienne, après les attentats meurtriers de vendredi qui ont fait au moins 129 morts à Paris et à Saint-Denis, a déclaré mardi un responsable de la compagnie ferroviaire.
"Nous allons lancer un test de faisabilité début 2016 dans une grande gare parisienne, que l'on n'a pas encore choisie. L'idée serait de tester un contrôle à l'entrée des gares," a expliqué à Reuters Christophe Piednoel, responsable de l'information de la SNCF.
Après l'attaque avortée fin août dans le Thalys sur la ligne reliant Amsterdam à Paris, la SNCF a créé un groupe de travail afin d'évaluer l'efficacité des portiques de sécurité dans les gares françaises.
Ce groupe de travail, demandé par le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, et le secrétaire d'Etat chargé des Transports, Alain Vidalies, doit rendre son rapport d'ici quatre à six semaines et indiquer la gare parisienne dans laquelle les portiques seront testés.
"Nous allons étudier toutes les technologies disponibles et regarder la question de gestion des flux, puisque pour nous c'est un des problèmes les plus importants vu la masse qu'il y a à filtrer chaque jour dans les gares", a ajouté Christophe Piednoel.
La compagnie ferroviaire transporte en moyenne cinq millions de passagers par jour sur le réseau ferré de France.
Les attentats de vendredi ont relancé le débat sur la sécurité dans les transports et les lieux publics français, comme les trains et les gares.
Ségolène Royal, ministre de l'Ecologie, du développement durable et de l'Energie, a demandé mardi l'installation de portiques pour l'accès aux trains dans les gares en France, sur le modèle de ce qui se fait pour les avions. Elle avait déjà prôné fin août l'instauration de portiques sur les lignes ferroviaires transfrontalières, à l'image des systèmes qui existent pour l'Eurostar.
De leur côté, plusieurs syndicats se montrent sceptiques sur un dispositif jugés coûteux et inefficace. "Les seuls retours d'expérience que l'on a, c'est sur l'Eurostar, mais c'est très compliqué de mettre en œuvre un dispositif comme celui-ci sur tout le territoire" a expliqué à Reuters Didier Aubert, secrétaire générale de la CFDT Cheminots.
Plusieurs pays comme l'Espagne, touchée en 2004 par des attentats dans la gare d'Atocha à Madrid, ont déjà installé des systèmes de portiques à l'entrée des gares, où circulent notamment les trains à grande vitesse.
(Raphaël Bloch, édité par Jean-Michel Bélot)