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Loi travail: les opposants maintiennent la pression

Publié le 19/05/2016 07:39
Manifestation contre la loi travail le 17 mai 2016 à Montpellier (Photo PASCAL GUYOT. AFP)

Manifestation contre la loi travail le 17 mai 2016 à Montpellier (Photo PASCAL GUYOT. AFP)

Face à la fermeté de François Hollande, les opposants à la loi travail maintiennent la pression jeudi avec la suite des grèves à la SNCF ou chez les routiers, et de nouvelles manifestations, dans un contexte toujours tendu.

Le président de la République a prévenu mardi: "Je ne céderai pas" sur le projet de loi, fruit d'un "compromis" et d'un "équilibre". La loi "va passer, parce qu'elle a été discutée, a été concertée, a été corrigée, a été amendée", a-t-il assuré.

Mais pour les syndicats qui jugent le texte trop favorable aux entreprises et peu protecteur pour les salariés, le "retrait" reste d'actualité, comme au premier jour de la mobilisation, le 9 mars.

"L'opinion publique soutient ce mouvement social en continuant d'affirmer très majoritairement son opposition à ce projet de loi synonyme de reculs sans précédents", relèvent la CGT, FO, Solidaires, la FSU, l'Unef, la FIDL et l'UNL.

"La mobilisation, loin de faiblir, va se poursuivre et s'amplifier jusqu'au retrait du projet de loi travail et l'ouverture de véritables négociations pour l'obtention de droits nouveaux pour tous les salariés", assurent-elles.

A Paris, le cortège s'ébranlera à 14H00 de la place de la Nation en direction de la place d'Italie.

Cette septième journée de contestation, et la deuxième de la semaine, s'inscrit dans un contexte tendu. Mardi, comme lors des précédentes manifestations contre la loi El Khomri, des débordements ont à nouveau eu lieu à Paris et en région.

Mercredi, les forces de l'ordre ont manifesté contre la "haine anti-flics" et les "casseurs". En marge de la mobilisation parisienne, une voiture de police avec deux gardiens de la paix à l'intérieur a été incendiée par un groupe d'une quinzaine de manifestants.

- Service d'ordre syndical armé -

Pour encadrer le cortège de jeudi, les services d'ordre des syndicats, violemment pris à partie une semaine plus tôt, vont venir en nombre et équipés de "matériel varié", selon une source syndicale. Fait inédit depuis le début de la mobilisation en mars, mardi certains étaient armés de bâtons et matraques pour répondre aux casseurs. Ils ont été conspués par les manifestants aux cris de "SO collabo".

Le préfet de police de Paris Michel Cadot a mis en garde les syndicats. Il est "inquiétant" et "pas souhaitable" que les SO aient sur eux des matraques ou des bâtons, a-t-il dit.

Parallèlement, des grèves de routiers et de cheminots, entamées en début de semaine, vont appuyer le mouvement, comme en Rhône-Alpes où une première action était organisée à Chambéry. Le trafic SNCF doit rester perturbé comme la veille sur certaines lignes.

Un appel à la grève des contrôleurs aériens devrait légèrement affecter le trafic jeudi. La Direction générale de l'Aviation civile (DGAC) a demandé aux compagnies aériennes d'annuler préventivement 15% de leurs vols à Orly.

En fin de journée, une intersyndicale doit fixer une nouvelle date de mobilisation.

Adopté sans vote en première lecture la semaine dernière après un recours à l'article 49-3 de la Constitution, le projet de loi instaure la primauté des accords d'entreprises sur les accords de branche, un casus belli pour ces syndicats.

Il ouvre aussi la possibilité de référendums d'entreprise, d'accords "offensifs", crée le compte personnel d'activité et étend la garantie jeunes.

La CFDT et la CFTC jugent ce projet "équilibré". "Il permet à la fois des protections pour les salariés tout au long de leur parcours professionnel, avec des droits nouveaux", salue Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT.

La CFE-CGC, traditionnellement classée du côté des syndicats réformistes, juge elle, ce texte "inquiétant" et parie sur le Sénat pour le faire évoluer. Elle souhaite notamment retirer les accords offensifs et les référendums.

Mardi, quelque 68.000 manifestants, selon les autorités, plus de 220.000 selon la CGT, ont défilé pour appeler à son retrait.

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