par Alexandria Sage
LAS VEGAS, Nevada (Reuters) - A Las Vegas, François Fillon a dit jeudi vouloir faire de la France une "smart nation", devant des start-ups et entrepreneurs symboles selon lui "de la rupture dont la France a besoin".
Au salon de l'électronique grand public (CES), le candidat de la droite et du centre à la présidentielle s'est présenté en défenseur de l'innovation capable de libérer le pays des "handicaps" qui le freinent et de tirer vers l'avant l'économie.
Devant un parterre composé d'une majorité de Français qui ont attendu son arrivée plus d'une heure en raison d'embouteillages, il a fait valoir son expérience en la matière et rappelé sa première visite au salon en 1999 en tant président du conseil régional des Pays de la Loire.
"Il y a beaucoup de nouveaux convertis à la révolution numérique (...) Moi je suis un pratiquant de longue date", a-t-il déclaré à l'attention de ses rivaux, auxquels il n'entend pas laisser le monopole du monde connecté.
En 2016, l'ex-ministre de l'Economie Emmanuel Macron avait fait un passage remarqué au Consumer Electronic Show de Las Vegas, où il avait bénéficié d'un accueil enthousiaste des entrepreneurs français.
"Cette révolution numérique, c'est une transformation d'une ampleur inédite", a déclaré François Fillon devant des rangs d'entrepreneurs arborant des pin's "I love la French tech".
"Un bouleversement d'une telle ampleur doit absolument être accompagné", a-t-il mis en garde, citant les "handicaps structurels" qui entravent selon lui la France, reprenant à cette occasion ses promesses de supprimer l'impôt sur la fortune et de mise en place d'un impôt sur les plus-values forfaitaire ("flat tax").
PATRIOTISME ÉCONOMIQUE
Les start-ups françaises souffrent d'un problème majeur de financement, a-t-il estimé dans un discours émaillé d'anglicismes, où il s'est proposé de donner aux Français les moyens d'un "patriotisme économique".
"Je veux que la France mette en place un environnement 'business-friendly' afin d'attirer un maximum de financements privés, français ou étrangers", a-t-il poursuivi. "Je veux que la France devienne une 'smart nation'."
Sur le front européen, il a défendu l'autonomie du continent face aux Etats-Unis et à la Chine, avec un numérique "outil de souveraineté". "L'Union européenne doit avoir une régulation unifiée, se doter de normes et de standards communs, sans attendre que ceux des grands groupes américains s'imposent à nos entreprises", a-t-il déclaré.
Lors de sa visite du CES, le candidat de la droite et du centre s'est notamment arrêté devant les stands de l'équipementier français Valeo (PA:VLOF), mais aussi des caméras pour véhicules autonomes Mobileye et des puces Nvidia.
(avec Julie Carriat à San Francisco, édité par Henri-Pierre André)