LONDRES (Reuters) - Un homme de 19 ans dont la santé mentale fait question a tué une personne mercredi soir à Londres et en a blessé cinq autres dans une attaque à l'arme blanche où la piste terroriste reste explorée, a déclaré la police dans un communiqué.
Un jeune homme de 19 ans a été arrêté par les forces de l'ordre quelques instants après l'attaque survenue dans la soirée à Russell Square (NYSE:SQ), un jardin public du quartier de Bloomsbury proche du British Museum. Une femme d'une soixantaine d'années y a succombé à ses blessures.
"Les premiers indices suggèrent que la santé mentale est un facteur important dans cette affaire et c'est l'une des principales pistes de l'enquête", a dit à des journalistes Mark Rowley, commissaire adjoint de la police métropolitaine de Londres.
"Mais bien sûr à ce stade, il nous faut garder un esprit ouvert quant au mobile et en conséquence la motivation terroriste reste l'une des pistes que nous devons explorer", a-t-il poursuivi.
Un homme armé d'un couteau attaquant des personnes dans le jardin a été signalé à 22h33 (21h33 GMT) à la police et aux services de secours.
La police est arrivée sur les lieux cinq minutes après, y trouvant six blessés. Une femme d'une soixantaine d'années y a succombé à ses blessures après avoir reçu les premiers soins.
Parmi les blessés figurent quatre hommes et une femme, ils font toujours l'objet de soins médicaux, a dit Mark Rowley. Aucun autre détail n'a pour le moment été fourni sur l'état dans lequel ils se trouvent.
L'homme suspecté a été arrêté à 22h39, après avoir été maîtrisé à l'aide d'un taser par un agent de police. L'enquête sera menée par la police de la ville en lien avec les services de lutte antiterroriste, a précisé Mark Rowley.
MENACE TERRORISTE SÉVÈRE
Un journaliste de Reuters présent sur place rapporte que la partie sud du jardin a été bouclée par la police. Une tente a été montée sur le trottoir à l'emplacement de l'attaque pour les besoins de l'enquête.
La menace terroriste est à son avant-dernier niveau le plus grave en Grande-Bretagne, à un niveau "sévère", et des attaques étaient "hautement probables". La police de Londres avait déjà promis de déployer plus d'agents armés dans la ville après les récentes attaques survenues en Europe.
Les dirigeants de la police et des services de sécurité ont mis en garde à plusieurs reprises contre le risque de voir des combattants de l'organisation Etat islamique (EI) commettre des attaques en Grande-Bretagne. Mercredi, la police a dépêché 600 policiers armés supplémentaires dans la capitale.
Le responsable Mark Rowley avait en outre mis en garde contre les tentatives probables de l'EI de radicaliser des personnes psychologiquement fragiles pour mener des attaques. Dans certaines opérations, la police s'est entourée de psychologues spécialisés.
Le 7 juillet 2005 Londres avait été frappé par plusieurs attentats suicides commis par des combattants islamistes dans le métro, notamment une rame qui circulait entre Kings Cross et Russell Square, et dans un bus, tuant 52 personnes.
Depuis, des dizaines de projet d'attaques ont été déjoués, et d'autres, plus circonscrits, sont survenus, comme le meurtre d'un soldat dans le sud de Londres par deux extrémistes en mai 2013.
"Les Londoniens vont se réveiller et ce matin ils remarqueront une présence policière accrue dans les rues, et notamment des agents armés", a prévenu Mark Rowley, appelant les habitants de la ville au calme et à la vigilance.
(Guy Faulconbridge; Julie Carriat pour le service français)