par Leika Kihara et Stanley White
TOKYO (Reuters) - La Banque du Japon (BoJ) a maintenu sa politique monétaire inchangée mercredi, bien que la baisse des exportations et des prix du pétrole remette en question ses prévisions selon lesquelles l'économie de l'archipel est bien engagée pour atteindre une inflation de 2% l'année prochaine.
Les craintes persistantes de récession continueront cependant d'exercer une pression sur la BoJ pour qu'elle lâche du lest lors d'une réunion plus déterminante qui est prévue le 30 octobre. Ce jour-là, les analystes s'attendent à ce qu'elle abaisse ses prévisions de croissance et de hausse des prix à long terme.
Le gouverneur de la BoJ, Haruhiko Kuroda, s'est dit confiant sur la capacité du programme d'assouplissement quantitatif et qualitatif (QQE) en cours de sortir l'économie nipponne de près de deux décennies de déflation.
"La tendance de la hausse des prix à la consommation est solidement à la hausse", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse après le maintien inchangé par la BoJ de son engagement d'augmenter la base monétaire de 80.000 milliards de yen (600 milliards d'euros) en rythme annuel par des achats d'actifs.
"Il n'y a absolument aucun changement dans notre orientation de mise en oeuvre continue de l'assouplissement quantitatif et qualitatif pour atteindre l'objectif de 2% d'inflation aussi rapidement que possible."
Haruhiko Kuroda a dit qu'il espérait atteindre cette objectif environ six mois après le début, en avril, du prochain exercice fiscal mais que cela pourrait dépendre des prix du pétrole, qui ont fortement chuté depuis la mi-2014.
La BoJ a maintenu sa position, optimiste, voulant que l'économie nippone s'achemine vers une reprise modérée en dépit des conséquences sur les exportations et la production industrielle du ralentissement des économies émergentes, en particulier de la Chine.
"La décision a été prise comme on s'y attendait. Je m'attends toujours à ce que la Banque du Japon continue d'assouplir sa politique dans le courant du mois", a déclaré Yasunari Ueno, chef économiste chez Mizhuo Securities.
L'économie japonaise s'est contractée au deuxième trimestre, le PIB reculant de 0,4%, et certains analystes s'attendent à une nouvelle contraction au troisième, face à une demande mondiale en berne et à une consommation atone.
Il est attendu que la BoJ abaisse ses prévisions de croissance et reporte l'horizon d'atteinte de son objectif d'inflation lors de l'actualisation semestrielle de ses prévisions le 30 octobre.
(Eric Faye et Marc Joanny pour le service français, édité par Benoît van Overstraeten)