STOCKHOLM (Reuters) - L'action Ericsson (ST:ERICb) recule fortement mercredi en Bourse en réaction à de nouveaux éléments sur des faits présumés de corruption en Irak en lien avec l'organisation Etat islamique.
Le département américain de la Justice (DoJ) estime que les informations fournies par Ericsson concernant une enquête interne sur les actions du groupe en Irak sont insuffisantes et que cela constitue une infraction à un accord passé avec les autorités américaines, a déclaré l'équipementier télécoms suédois.
Vers 10h40 GMT, l'action Ericsson chute de 12%, signant l'une des plus fortes baisses de l'indice paneuropéen Stoxx 600, lui-même en hausse de 0,42%.
En 2019, Ericsson a signé un accord dit de poursuites différées (DPA) avec le DoJ prévoyant le paiement de plus d'un milliard de dollars pour mettre fin à une série d'enquêtes sur des faits de corruption et a parallèlement accepté de coopérer avec la justice américaine sur les enquêtes en cours.
Mais le DoJ estime désormais qu'Ericsson a enfreint l'accord de DPA en omettant de révéler certains éléments liés à une enquête interne après la signature du DPA, indique l'équipementier télécoms suédois. Ericsson dit cependant coopérer avec le DoJ et juge prématuré de se prononcer sur l'issue de ce dossier.
Le Consortium international des journalistes d'investigation (ICIJ) a rapporté dimanche qu'Ericsson avait effectué des millions de dollars en paiements suspects en Irak, payé des voyages de responsables irakiens et avait eu recours à des partenaires régionaux pour obtenir le feu vert de l'État islamique pour opérer à Mossoul.
"Sur la base de notre examen actuel, nous pensons que la situation décrite dans les médias sur le comportement des salariés, vendeurs et fournisseurs d'Ericsson en Irak, remontant à 2011, est couverte par l'enquête interne d'Ericsson en 2019", écrit l'équipementier dans un communiqué.
"Sur la base de notre examen actuel des informations publiées par les médias, nous ne pensons pas qu'elles modifient cette conclusion", ajoute le groupe.
(Reportage Supantha Mukherjee et Johan Ahlander; version française Claude Chendjou, édité par Blandine Hénault)