LONDRES (Reuters) - La décision du Premier ministre britannique Boris Johnson de limiter la durée de la session parlementaire avant la date prévue pour le Brexit constitue "un scandale et une menace pour notre démocratie", a déclaré mercredi le chef du Parti travailliste, principal parti de l'opposition.
"Je suis consterné par l'inconscience du gouvernement de Boris Johnson, qui parle de souveraineté mais qui pourtant cherche à suspendre le Parlement pour éviter un examen précis de ses projets irresponsables de Brexit sans accord. C'est un scandale et une menace pour notre démocratie ", a déclaré Jeremy Corbyn dans un communiqué.
Auparavant, le président conservateur de la Chambre des communes, John Bercow, avait évoqué "un affront à la Constitution", visant à empêcher les députés de débattre, tandis que la porte-parole de l'opposition travailliste pour les Affaires intérieures, la députée Diane Abbott, avait parlé de "coup d'Etat".
"Cette décision constitue un affront à la Constitution. Quel que soit la manière dont on l'habille, il est ultra évident que l'objectif d'une suspension maintenant serait d'empêcher le Parlement de débattre du Brexit et de s'acquitter de sa tâche", a déclaré John Bercow à la BBC.
La date de sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne est prévue pour le 31 octobre et le successeur eurosceptique de Theresa May a fait savoir qu'il respecterait cette date, avec ou sans accord ("no deal") de sortie avec l'UE.
Boris Johnson a fait savoir qu'il annoncerait son nouveau programme législatif le 14 octobre, ce qui revient à mettre le Parlement hors session à partir de la mi-septembre et réduirait à un peu plus de 15 jours le temps qu'auront les députés à partir du 14 octobre pour tenter de bloquer un Brexit sans accord.
"Boris Johnson vise un coup d'Etat contre le Parlement. Contre vous, les électeurs, et contre vos représentants politiques. Pour un "no deal" désastreux", a déclaré Diane Abbott dans un tweet.
(Alistair Smout; Danielle Rouquié pour le service français)