PARIS (Reuters) - Medef et CGPME ont estimé mardi que les mesures annoncées par le gouvernement pour relancer l'emploi dans les petites entreprises allaient dans le bon sens mais n'étaient pas encore suffisantes pour créer un véritable "choc de confiance".
Les deux organisations patronales, concurrentes pour la représentation des PME, ont salué le fait que ce plan reprenne certaines de leurs propositions.
Le Medef dit dans un communiqué avoir pris connaissance "avec intérêt" de ce qu'il qualifie de "bonnes initiatives".
Il cite le plafonnement des indemnités pour licenciement abusif, le lissage des seuils sociaux, l'assouplissement de la période d'essai des apprentis, ou l'extension du renouvellement des contrats de travail à durée déterminée (CDD).
"Les mesures annoncées reprennent en partie ce que nous avions proposé et vont dans le bon sens", a dit à Reuters son
vice-président chargé des PME, Thibault Lanxade, habituellement très critique à l'égard du gouvernement.
"Ceci étant, ce n'est pas le choc attendu", a-t-il ajouté.
Le Medef renouvelle sa demande de mesures pour remédier à ce qu'il considère comme des rigidités du contrat de travail et s'élève de nouveau contre toute remise en cause des baisses de charge prévues par le pacte de responsabilité.
"Le Medef a joué le jeu. Donc vouloir compter les bons et mauvais points dans une situation où la croissance est faible ne va pas rassurer les chefs d'entreprise", a dit Thibault Lanxade.
Le Premier ministre a réaffirmé que les accords de branche sur les contreparties aux baisses de charges pour les entreprises n'étaient pas au niveau attendu par le gouvernement, qui les évalueraient dans les semaines à venir.
CGPME SATISFAITE, UPA DÉÇUE
Du côté de la CGPME, la satisfaction était encore plus nette, même exprimée avec des bémols.
Le président de cette organisation patronale, François Asselin, a ainsi rappelé à Reuters que la barémisation des indemnités prud'homales étaient une décision attendue.
"Le barème nous semble correspondre à ce qui se pratique en moyenne (...) C'est globalement assez équilibré", a-t-il dit. "L'avancée sur le CDD était une demande de la CGPME, même si nous avions demandé la possibilité de renouveler trois fois."
L'aide de 4.000 euros au premier recrutement dans les TPE "est un coup de pouce bienvenu", a-t-il ajouté. "Globalement, ça va dans le bon sens. Un premier pas a été fait."
Il a en revanche estimé que les mesures de lissage des seuils d'effectifs des entreprises n'étaient pas assez fortes pour "balayer" tout effet pervers et estimé qu'il restait beaucoup à faire pour améliorer l'environnement économique.
"Le problème des retraites reste entier, celui de l'Unedic et le déséquilibre entre sphère publique et secteur marchand aussi. Des réformes structurelles profondes n'ont toujours pas été engagées et là c'est vraiment dans le camp du gouvernement."
Pour le président de l'Union professionnelle artisanale (UPA), déçu, "la montagne accouche d'une souris".
"Je ne vois pas de grand changement. On était en droit d'attendre beaucoup plus", a dit à Reuters Jean-Pierre Crouzet.
"Je ne pense pas que tout ça va apporter une grande motivation à nos entreprises pour se développer."
(Emmanuel Jarry, édité par Yves Clarisse)