PARIS (Reuters) - Edouard Philippe a promis vendredi de prochaines annonces sur le calendrier de la délicate réforme des retraites, potentiellement chamboulé par la future "concertation citoyenne" aux contours encore inconnus à laquelle s'attellera bientôt le gouvernement.
Cet exercice pourrait s'étaler sur un an, peut-être "un peu moins", a pour sa part déclaré, sur RTL (DE:RRTL), le ministre des Comptes publics, Gérald Darmanin, tout en assurant que le chantier serait mené à bien dans le courant du quinquennat.
"Ma détermination, celle du gouvernement, est totale", a lui aussi assuré Edouard Philippe à des journalistes en marge d'un déplacement dans le Var sur le thème de la rentrée scolaire.
"Nous avons quelques mois pour mettre en oeuvre, plus exactement pour écrire et concevoir ce projet de loi", a-t-il ajouté, sans plus de précisions.
Le chef du gouvernement réunira mercredi prochain un séminaire gouvernemental, "notamment pour caler ces aspects de méthode", puis recevra les partenaires sociaux les deux jours suivants, en présence de la ministre Agnès Buzyn et du Haut-commissaire à la Réforme des retraites, Jean-Paul Delevoye.
"Lorsque j'aurai rencontré les organisations syndicales et patronales, il me reviendra de faire des annonces sur ce calendrier, sur ce rythme, sur cette méthode", a encore déclaré Edouard Philippe.
Encore récemment, l'exécutif espérait mettre rapidement la dernière main à son texte, afin de le présenter en conseil des ministres à la fin de l'année et de le faire voter en 2020.
La concertation annoncée la semaine dernière par Agnès Buzyn doit servir à recueillir l'avis des Français sur les pistes avancées en juillet par Jean-Paul Delevoye au terme d'un premier travail de concertation de 18 mois avec les partenaires sociaux.
Plus globalement, le gouvernement, échaudé par la crise des "Gilets jaunes" dont Emmanuel Macron a mis plus de six mois à se défaire, se veut plus ouvert qu'auparavant au dialogue.
"C'est un des marqueurs de l'acte II" du quinquennat, a dit Edouard Philippe, qui veut montrer que sa "détermination à tenir les engagements est absolument identique" mais, parallèlement, "prendre le temps (...) de parler avec les Français, prendre le temps de bien expliquer les enjeux."
La réforme, esquissée par Emmanuel Macron durant sa campagne présidentielle, a pour but d'instaurer un régime universel par points à partir de 2025.
Le chef de l'Etat a créé la surprise, lundi, en donnant sa préférence à un compromis sur la durée de cotisation plutôt que sur l'âge.
(Simon Carraud, édité par Sophie Louet)