PARIS (Reuters) - Le président intérimaire des Républicains (LR), Jean Leonetti, a demandé jeudi à des élus de son parti de "clarifier" leur position après un dîner avec Marion Maréchal dont s'est fait l'écho Le Figaro, sans toutefois les menacer d'exclusion.
Selon le quotidien, une quinzaine d'élus n'appartenant pas à la haute hiérarchie de LR, dont un député, un sénateur et un conseiller régional, ont participé à ce dîner organisé mardi dans un restaurant parisien autour de l'ex-députée du Front national (rebaptisé depuis Rassemblement national).
"Je leur demande de clarifier leur position", les met en garde, dans ce même journal, Jean Leonetti, qui assure depuis le 2 juin la succession de Laurent Wauquiez à la tête de la formation de droite, le temps qu'un nouveau président soit élu.
"Cette clarification passe par leur appartenance aux Républicains qui implique une totale étanchéité à toute alliance avec l'extrême droite", ajoute l'ancien ministre. Le projet du RN "est l'opposé du nôtre sur les plans européen, social et économique", insiste-t-il.
Pour autant, "je ne veux pas exclure à la suite d'un repas", précise Jean Leonetti, qui parle d'un simple "rappel à l'ordre face à une situation qui pourrait être le début d'une dérive".
Parmi les convives, le Figaro cite le député de l'Ain Xavier Breton, le sénateur du Val-d'Oise Sébastien Meurant et le conseiller régional Sébastien Pilar (Pays-de-la-Loire).
La claque reçue par LR aux élections européennes (8,48%), le 26 mai, a fait naître un doute au sein du parti sur sa survie à court terme et enclenché par la même occasion des forces centrifuges, les uns souhaitant rejoindre La République en marche (LaRem), les autres préférant nouer un pacte avec le RN.
Officiellement retirée de la vie politique partisane mais soucieuse de faire entendre sa voix dans les débats qui agitent son camp, Marion Maréchal plaide de longue date pour une "union des droites", allant de la droite classique à l'extrême droite.
Ténor des Républicains, le président du Sénat Gérard Larcher estime pour sa part que les élus concernés, "se sont mis eux même en dehors des valeurs de leur formation politique" et pourraient bien être exclus du parti.
"J'ai toujours dit qu'il devait y avoir une cloison étanche entre nous et le RN. Et un dîner, qu'on le veuille ou non, c'est une brèche", a-t-il déclaré sur LCI.
"Il vaut mieux perdre son élection que son âme", a-t-il ajouté, citant l'ancien chef de l'Etat Nicolas Sarkozy. "Je privilégie l'âme au simple résultat électoral."
L'avenir des élus en question sera débattu lors de la "convention sur les fondamentaux des Républicains", qui débattra le 6 juillet des valeurs et des engagements du parti.
Pour Gérard Larcher, ces élus "n'appartiennent plus au schéma de valeurs" que LR est en train de définir.
(Simon Carraud, avec Caroline Pailliez édité par Sophie Louet)