ESSEN, Allemagne (Reuters) - E.ON (XETRA:EONGn) a fait état jeudi d'une nouvelle baisse de son bénéfice trimestriel, toujours plombé par les difficultés de son activité de centrales électriques, appelée à être scindée l'année prochaine pour permettre au groupe de se recentrer sur des activités jugées plus prometteuses, comme les énergies renouvelables.
Le recul des résultats est toutefois moins marqué que prévu, du fait notamment de la rigueur de l'hiver, et le titre du numéro un allemand des services aux collectivités gagne 1,5% à 13,91 euros à 10h40 GMT, affichant l'une des plus fortes hausses de l'indice Euro Stoxx 50, alors que l'indice regroupant les "utilities" européennes abandonne 0,87%.
"Les résultats sont un peu meilleurs qu'attendu et E.ON a également confirmé ses prévisions. Etant donné l'environnement actuel, ce n'est pas si mal", a estimé un courtier.
Depuis le début de l'année, l'action E.ON reste en baisse de près de 2%, après une progression de 5,8% en 2014, contre respectivement +0,7% et +13,3% pour l'indice du secteur.
L'excédent brut d'exploitation (EBE, Ebitda) d'E.ON a reculé de 9% sur les trois premiers mois de l'année, à 2,83 milliards d'euros alors que le consensus des estimations d'analystes le donnait à 2,69 milliards.
Pour l'ensemble de 2015, E.ON a dit toujours anticiper un EBE compris entre 7,0 et 7,6 milliards d'euros ainsi qu'un bénéfice net courant allant de 1,4 à 1,8 milliard, mais il n'exclut pas de relever ses prévisions pour prendre en compte l'impact de l'évolution des taux de change, a précisé le président du directoire, Johannes Teyssen.
LA VENTE D'URENCO POURRAIT ATTENDRE 2016
Le recul de l'Ebitda au premier trimestre s'explique surtout par une baisse de 18% du résultat généré par les activités de production conventionnelle d'électricité, affectées par la fermeture de centrales thermiques, conséquence de l'essor des énergies renouvelables et de l'atonie de la demande en Europe.
En réponse à cette situation, E.ON a annoncé début décembre son intention de scinder ses activités de production conventionnelle d'électricité. [ID:nL6N0TL0R8)
Ces dernières, ainsi que la division pétrole et gaz et le courtage d'électricité, seront regroupées dans une nouvelle entité, dénommée Uniper, appelée à être introduite en Bourse.
Lors d'une conférence téléphonique, Klaus Schäfer, le directeur financier d'E.ON, a déclaré que la vente d'Urenco, le numéro deux mondial de l'enrichissement d'uranium derrière le russe Tenex, devrait intervenir plutôt en 2016 que cette année.
E.ON et RWE (XETRA:RWEG) portent la participation de l'Etat allemand dans Urenco et la presse allemande a rapporté début février que Berlin envisageait de demander à conserver un droit de regard sur les choix stratégiques et financiers de l'entreprise.
Klaus Schäfer a fait état d'une "forme d'avancée politique" dans le processus de vente d'Urenco, sans plus de précision.
(Christopher Steitz, Benoît Van Overstraeten pour le service français, édité par Marc Angrand)