François Hollande a estimé lundi qu'il était possible d'"éviter les licenciements" chez Air France et a demandé à la direction de la compagnie aérienne et aux syndicats qui doivent se réunir jeudi d'être "responsables".
"Nous pouvons éviter les licenciements", a-t-il déclaré sur RTL. "Je demande aussi bien à la direction qu'aux partenaires sociaux d'être responsables".
"On peut éviter des licenciements si les pilotes font le nécessaire, si la direction fait des propositions, si le personnel au sol prend conscience de certaines réalités", a-t-il insisté.
"Chacun doit faire la part du chemin", a encore souligné le président.
"Je dis, il y a une réunion très importante, et je propose que la direction avec les organisations syndicales fassent les efforts nécessaires pour arriver à la compétitivité, parce que s'il n'y a plus de compagnie, il n'y aura plus d'emploi", a-t-il encore déclaré.
Air France a annoncé le 5 octobre, à l'occasion d'un précédent CCE éclipsé par des violences à l'encontre de deux dirigeants, la mise en œuvre d'un plan "alternatif" au projet de développement "Perform 2020", générant un sureffectif 2.900 postes, décidé après l'échec de négociations avec les navigants sur de nouveaux efforts de productivité.
Dimanche, le PDG d'Air France-KLM Alexandre de Juniac a indiqué que près d'un millier d'emplois seront supprimés en 2016 au sein de la compagnie tricolore, principalement par des départs volontaires.
Le détail des suppressions de postes doit faire l'objet de discussions avec les syndicats, notamment en comité central d'entreprise (CCE) jeudi.
Interrogé sur les salariés qui doivent être jugés le 2 décembre au tribunal correctionnelle de Bobigny, suspectés d'avoir participé aux violences contre deux responsables de la compagnie le 5 octobre, M. Hollande a estimé que "ceux qui commettent des violences, ceux qui s'attaquent à des salariés (...), doivent être punis".
François Hollande a également souligné que c'était "la justice" qui avait décidé "de manière indépendante" d'interpeller au petit matin cinq salariés d'Air France à leur domicile, tout en reconnaissant qu'il y avait "d'autres méthodes" pour le faire.
Le 12 octobre, cinq salariés d'Air France ont été interpellés à l'aube devant leurs familles et placés en garde à vue pendant une trentaine d'heures. Ils seront jugés le 2 décembre pour des "faits de violences en réunion" lors du comité central d'entreprise d'Air France interrompu par de violents débordements, qui avaient vu deux dirigeants de l'entreprise, molestés, être contraints de s'enfuir, leurs chemises déchirées, en escaladant des grilles.
"C'est la justice qui décide des interpellations, pas le gouvernement", a rappelé le président, sur RTL.
"C'est le procureur de Bobigny qui a pris cette décision de manière indépendante, si je commence à faire des commentaires sur ce qu'elle a fait (...), alors je me perdrai parce que je suis respectueux de l'indépendance. Ensuite je pense qu'il y a d'autres méthodes pour interpeller, mais ce n'est pas à moi de le dire", a ajouté François Hollande.