(Reuters) - La Bourse de New York se replie à l'ouverture mercredi, pénalisée par le retour de l'aversion au risque avec l'escalade verbale entre la Corée du Nord et la Maison blanche.
L'indice Dow Jones perd 68,42 points, soit 0,31%, à 22.016,92 en début de séance. Le Standard & Poor's 500, plus large, recule de 0,41% à 2.464,82 et le Nasdaq Composite cède 0,84% à 6.316,71.
Le ton est brutalement monté entre les Etats-Unis et la Corée du Nord, Donald Trump promettant mardi soir "le feu et la fureur" à Pyongyang en cas de nouvelles menaces avant que le régime de Kim Jong-un ne réplique en disant "examiner soigneusement" un projet de frappe contre l'île de Guam, territoire américain dans le Pacifique. [L5N1KV3NC]
Le président américain a renchéri mercredi en lançant une mise en garde implicite à la Corée du Nord et en vantant la puissance de l'arsenal nucléaire des Etats-Unis.
Les valeurs refuges sont par conséquent particulièrement entourées, les investisseurs préférant se tourner vers des actifs jugés plus sûrs lors de tensions géopolitiques. L'or affiche une progression d'environ 1% à 1,272 dollar l'once, soit un pic de huit semaines.
Aux changes, l'euro perd 0,3% à 1,1711 dollar et le dollar progresse de 0,14% face à un panier de six devises de référence. Mais face au yen et au franc suisse, il perd respectivement 0,4% et 1,1%.
La devise helvétique est parallèlement bien partie pour enregistrer sur la journée sa plus forte hausse face à l'euro depuis janvier 2015 et l'abandon par la Banque nationale suisse (BNS) de sa politique d'encadrement du taux de change.
Les rendements des Treasuries reculent face à l'afflux d'investisseurs de retour sur l'obligataire. Le rendement des obligations d'Etat à 10 ans a touché en séance un plus bas depuis le 28 juin.
Dans ce contexte incertain, l'indice de volatilité du CBOE, surnommé "l'indice de la peur", gagne 12,68% à un plus haut d'un mois.
En Europe, les indices actions sont également dans le rouge entre -0,8% pour le Footsie londonien et -1,7% pour le CAC 40, qui est par ailleurs très affecté par une attaque contre des militaires en région parisienne. La section antiterroriste du parquet de Paris a ouvert une enquête.
Au rang des statistiques, la productivité a augmenté plus que prévu aux Etats-Unis au deuxième trimestre, mais sa tendance de fond reste faible, suggérant qu'elle reste un obstacle à une croissance économique plus soutenue.
A 14h00 GMT sont prévus les chiffres des stocks et ventes des grossistes au mois de juin.
Aux valeurs, la plus forte baisse du Dow Jones revient à Walt Disney (-5,23%) après avoir annoncé qu'il ne fournirait plus de films à Netflix (NASDAQ:NFLX) à partir de 2019 car il lancera son propre service de streaming. L'action Netflix cède 3,31%.
Parmi les plus importants recul du S&P, Priceline perd 8,00% et TripAdvisor 8,90%, le marché étant déçu par les prévisions des deux voyagistes en ligne.
Le titre Mylan (NASDAQ:MYL) n'est pas très loin (-5,21%), le laboratoire ayant revu à la baisse ses prévisions 2017 et 2018, en raison de l'érosion des prix de ses médicaments génériques et de la concurrence de nouveaux produits sur le marché américain qui pèse sur sa rentabilité.
Le géant des fournitures de bureau Office Depot plonge de 19,80% après des résultats du deuxième trimestre inférieurs aux attentes.
Les cours du pétrole prennent près de 0,6% dans l'attente à 14h30 GMT des chiffres hebdomadaires des stocks américains, qui pourraient faire ressortir une sixième semaine consécutive de baisse des réserves.
(Laetitia Volga, édité par Véronique Tison)