Investing.com - Alors que les pays occidentaux ont déjà gelé plus de 300 milliards de dollars d’actifs russes suite à l’invasion de l’Ukraine, les dirigeants du G7 réfléchissent désormais à saisir légalement ces fonds, selon des informations de Reuters la semaine dernière.
Bien qu’il n’y ait eu aucune déclaration officielle sur l’utilisation qui pourrait être faite de ces fonds, il se murmure qu’ils pourraient être utilisés pour la reconstruction de l'Ukraine après la guerre ou pour l'aider à financer son effort de guerre, ce qui constituerait un affront pour le Kremlin.
Or, il semblerait que le gouvernement russe ait déjà planifié une riposte si ce scénario se réalise, le Kremlin ayant déclaré qu'il disposait d'une liste d'actifs étrangers qu'il saisirait en représailles à toute mesure similaire prise par l'Occident.
"Bien sûr, nous avons analysé une réponse potentielle à l'avance. Et nous agirons de manière à servir au mieux nos intérêts", a déclaré vendredi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, aux journalistes, selon l'agence de presse d'État TASS, tout en refusant de préciser quels actifs figuraient sur la liste des cibles du Kremlin.
Il a par ailleurs ajouté que Moscou préparait des mesures de rétorsion en raison de "l'imprévisibilité totale de nos contreparties et leur propension à violer le droit international et d'autres législations". Le Kremlin a de plus qualifié de "vol pur et simple" l'idée de saisir les avoirs russes.
Rappelons que le New York Times a rapporté fin décembre que l'administration Biden avait entamé des discussions urgentes avec les pays du G7 sur la manière de planifier la saisie sans précédent des fonds, qui seraient pour la plupart détenus en Europe, et sur la question de savoir si les fonds pourraient être dépensés directement pour l'effort militaire ukrainien ou seulement pour la reconstruction et l'utilisation budgétaire.
Reuters a également récemment affirmé que selon ses sources, les dirigeants du G7 discuteront d'une nouvelle théorie juridique qui permettrait la saisie d'actifs russes gelés lors de leur réunion de février, après que des fonctionnaires américains et britanniques ont travaillé ces derniers mois pour relancer les efforts de confiscation des avoirs russes immobilisés en Belgique et dans d'autres villes européennes.
Notons par ailleurs que la saisie des actifs Russe pourrait susciter des inquiétudes quant aux conséquences pour le système financier, à savoir que certains pays comme la Chine pourraient en venir à craindre que les réserves détenues en euros ou en dollars ne soient plus sûres, ce qui pourrait accélérer le mouvement de dédollarisation.