WASHINGTON (Reuters) - L'ambassadeur de Grande-Bretagne à Washington Kim Darroch a annoncé mardi sa démission, expliquant que la controverse qui l'oppose à Donald Trump l'empêche de remplir convenablement ses fonctions.
"Depuis la divulgation de documents officiels de l'ambassade, il y a eu beaucoup de spéculations sur mon poste et sur la durée du restant de mon mandat comme ambassadeur", a-t-il écrit dans sa lettre de démission.
"Je veux mettre un terme à ces spéculations. La situation dans laquelle je me trouve m'empêche de remplir mon rôle", a-t-il ajouté.
Kim Darroch est au centre d'un contentieux entre Londres et Washington depuis la divulgation ce week-end de câbles diplomatiques dans lesquels il juge la présidence américaine "inepte" et "dysfonctionnelle".
Nommément visé dans les notes de Kim Darroch, Donald Trump a prévenu lundi qu'il ne travaillerait plus avec lui.
Sa démission intervient alors que la Première ministre britannique Theresa May, qui quittera ses fonctions à la fin du mois, lui a renouvelé son soutien mardi.
Prenant acte, mercredi, de la démission de l'ambassadeur, Theresa May a exprimé ses regrets de le voir quitter les Etats-Unis et lui a adressé ses remerciements.
Sa situation a également été évoquée mardi lors du débat opposant Jeremy Hunt à Boris Johnson pour la succession de la dirigeante à la tête du Parti conservateur.
Si le premier s'est engagé à maintenir Kim Darroch en poste, le second s'est montré plus évasif, ce qui a été analysé comme une nouvelle marque de proximité entre le président américain et l'ancien maire de Londres.
Prié de commenter la démission de l'ambassadeur, Boris Johnson a salué un "grand diplomate" tout en déplorant les fuites qui ont conduit à son départ. "Il est injuste de constater que les carrières de fonctionnaires soient ainsi projetées dans le jeu politique."
Pour Alan Duncan, secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères, c'est justement l'attitude de Boris Johnson qui a conduit à son départ.
En refusant de lui apporter son soutien lors du débat conservateur, il a "en quelque sorte jeté un diplomate fantastique sous les roues du bus pour servir ses propres intérêts".
(William James, Kylie MacLellan; Nicolas Delame pour le service français)