MARSEILLE (Reuters) - Les discussions entre les syndicats de la SNCM et Gilles Bélier, le négociateur nommé par le gouvernement, doivent reprendre mardi matin alors que la compagnie maritime entre dans sa troisième semaine de grève.
Parallèlement à la réouverture des négociations, l'assemblée générale des salariés a voté mardi matin la poursuite de la grève pour 24h00.
Les organisations syndicales ont déjà rencontré Gilles Bélier pendant plus de huit heures lundi à la préfecture des Bouches-du-Rhône, à Marseille, sans parvenir à un accord.
Les syndicats refusent toujours le placement en redressement judiciaire de la SNCM, évoqué par Frédéric Cuvillier, le secrétaire d'Etat aux Transports. Les élus locaux marseillais demandent pour leur part un moratoire de quatre mois sur une telle procédure.
Les six syndicats demandent également un éclaircissement sur la stratégie de Transdev, coentreprise de Veolia et de la Caisse des Dépôts, qui détient 66% du capital de la SNCM qu'elle souhaite désormais quitter.
"Le médiateur peut et doit revenir avec le déblocage attendu de l'actionnaire Transdev qui permette une mise en œuvre loyale de sa mission", a indiqué Maurice Perrin, délégué CGC, dans un communiqué.
"Les partenaires sociaux souhaitent qu'elle aboutisse à un projet de protocole et de calendrier sécurisés et sûrs qui paraissent accessibles au terme des discussions de lundi", ajoute-t-il.
Les syndicats réclament toujours à l'Etat et aux actionnaires des assurances sur la mise en œuvre du plan industriel de l'ancienne direction de la compagnie, dont Transdev a repris le contrôle en mai dernier.
Le plan industriel de la SNCM signé en juin 2013 prévoyait la suppression de 500 emplois sur un total de 2.600 et le renouvellement de la flotte avec l'achat de quatre navires.
La situation de la SNCM est notamment grevée par la décision de la Commission européenne, qui réclame le remboursement de 440 millions d'euros d'aides d'Etat jugées illégales.
(François Revilla, édité par Yann Le Guernigou)