Les syndicats fustigent les propositions du Medef

Publié le 15/09/2014 11:43
© Reuters LES SYNDICATS FUSTIGENT LES PROPOSITIONS DU MEDEF

PARIS (Reuters) - Les syndicats français dénoncent lundi "une provocation" après la publication d'un document de travail du Medef qui évoque la suppression de jours fériés, la remise en cause des 35 heures ou la création d'un salaire inférieur au smic.

Selon ce texte publié lundi par le quotidien les Echos, la principale organisation patronale reconnaît en conclusion de ce document de 50 pages que ces mesures pourraient "apparaître certainement agressives ou caricaturales à certains".

Le patronat, qui prépare ainsi les réunions sur la modernisation du dialogue social prévues cet automne, estime par exemple que la suppression de deux jours fériés sur onze permettrait la création de 100.000 emplois.

Le Medef propose aussi l'instauration transitoire d'un salaire inférieur au smic pour les " populations les plus éloignées de l'emploi et qui pourrait être complété par des allocations sociales afin de garantir un pouvoir d'achat équivalent au smic", selon ce document.

L'organisation préconise encore une remontée des seuils sociaux, dont le franchissement déclenche de nouvelles obligations pour les entreprises en fonction de leur taille, ou l'ouverture accrue de commerces le soir et le dimanche, de même que la semaine de travail de 35 heures appliquée de manière uniforme à toutes les entreprises par la loi.

Comme la CGT, la CFDT a dénoncé une "provocation" du Medef, à la veille du discours de politique générale du Premier ministre suivi d'un vote de confiance sur sa politique de réduction des impôts et des charges pensant sur les entreprises.

"J'appelle ça une provocation. Sur le contenu des mesures, pour la CFDT, il est hors de question d'aller sur ce terrain- là", a déclaré le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger.

Le secrétaire général de Force Ouvrière Jean-Claude Mailly a estimé que le Medef était "dans l'outrance" avec ce document.

"FAIRE TRAVAILLER LES ENFANTS"

"Je me demandais si on était le premier avril", a-t-il déclaré sur BFM TV, estimant que ces propositions n'étaient pas négociables. "Peut-être qu'il (le patronat) se sent pousser des ailes dans la (mesure) où ces derniers temps le gouvernement avait tendance à répondre fortement à ses revendications."

"Il faut travailler le dimanche, il faut augmenter les seuils sociaux, il faut augmenter la durée légale du travail. La prochaine étape c'est quoi, on va faire travailler les enfants ?", a-t-il demandé.

La direction du Medef, tout en reconnaissant l'existence de ce "document de travail", se montrait embarrassée lundi matin par cette fuite, disant vouloir "avancer sans polémique" avec ce texte sur lequel elle travaille depuis des mois.

"Des thèmes très polémiques ne devaient sans doute pas être repris sous cette forme", dit-on à la présidence du Medef.

Le syndicat a annoncé lundi qu'il reportait au 24 septembre la conférence de presse de son président Pierre Gattaz prévue mercredi, au cours de laquelle il devait annoncer ces propositions, "compte tenu de l'actualité politique".

"Le Medef souhaite en effet soumettre au débat des propositions de nature économique et sociale et n'entend pas s'insérer dans une séquence politique", dit l'organisation dans un communiqué.

Outre le vote de confiance au gouvernement, François Hollande tiendra jeudi sa conférence de presse de rentrée.

"Les infos publiées par Les Echos sont (des) éléments de travail et ne correspondent pas exactement aux propositions que nous ferons le 24", écrit l'organisation sur son compte Twitter.

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"En ce qui concerne le smic : nous ne proposons pas sa remise en cause (...) En revanche, nous proposerons des mesures visant à faciliter le retour à l'emploi des bénéficiaires du RSA", ajoute-t-il.

(Jean-Stéphane Brosse, Marion Douet et Emmanuel Jarry, édité par Yves Clarisse)

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