Libye: Les militaires français étaient engagés contre Daech

Publié le 12/07/2019 14:03
Mis à jour le 12/07/2019 14:06
Libye: Les militaires français étaient engagés contre Daech

PARIS (Reuters) - Le détachement de militaires français dont des missiles ont été retrouvés dans un poste de commandement du maréchal Khalifa Haftar se trouvaient en Libye dans le cadre de la lutte contre l'organisation Etat islamique, à la suite "de nombreuses attaques", a déclaré vendredi la ministre des Armées.

Les quatre missiles anti-char américains Javelin saisis fin juin par les troupes gouvernementales libyennes à Gharyan, ville à une centaine de kilomètres au sud-ouest de Tripoli, étaient "hors d'usage" et n'ont pu "être détruits à temps" pour "des raisons qui tiennent aux événements qui se déroulent en Libye", a ajouté sur franceinfo Florence Parly, sans plus de précisions.

A la suite d'une information du New York Times, la France a reconnu mardi que ces armements, achetés aux Américains, lui appartenaient, révélant par la même la présence d'éléments du renseignement extérieur sur le territoire libyen.

Le gouvernement d'union nationale (GNA) de Fayez al Sarraj, seul organe exécutif reconnu par la communauté internationale depuis 2015, a demandé des explications à la France sur "le mécanisme par lequel les armes françaises découvertes à Gharyan sont parvenues aux forces de Haftar".

Fayez al Sarraj accuse les autorités françaises de jouer double jeu en Libye de par leur proximité avec l'homme fort de l'Est (Cyrénaïque) - considéré comme un allié robuste dans la lutte antiterroriste -, qui a lancé début avril une offensive militaire sur Tripoli, siège du GNA.

"Les propos que l'on peut lire ici ou là sur le fait que ces missiles étaient entre les mains, quels que soient les belligérants d'ailleurs, libyennes, sont des propos tout à fait faux. Ce n'est pas le cas", a répondu Florence Parly.

NEUF ATTAQUES DE DAECH

La ministre a réaffirmé que cet armement coûteux était destiné à la protection d'un détachement français engagé dans "une mission de renseignement dans le cadre de la lutte contre le terrorisme."

"Il y a eu en Libye de nombreuses attaques, y compris de façon très récente, de Daech, et c'est dans ce cadre-là que ces missiles se trouvaient auprès d'éléments français", a-t-elle expliqué.

Interrogé à ce sujet, le ministère des Armées a précisé par la suite que "neuf attaques" avaient été revendiquées à sa connaissance par l'EI en Libye depuis le début de l'année, sans indiquer leur localisation. Le secteur de Gharyan n'est pas considéré à ce jour comme une zone d'action de l'EI.

L'instabilité qui a suivi la chute de Mouammar Khadafi en 2011 a favorisé l'expansion du djihadisme en Libye, devenue un point d'ancrage de Daech (acronyme arabe de l'EI) après l'Irak et la Syrie.

"Il se trouve que ces missiles ont été mis hors d'usage, ils étaient donc stockés dans un endroit qui était destiné à permettre leur destruction. Pour des raisons qui tiennent aux événements qui se déroulent en Libye, ces missiles n'ont pas pu être détruits à temps", a poursuivi Florence Parly sur franceinfo.

Son entourage s'est refusé à préciser les causes de leur mise hors d'usage, de même que les circonstances qui ont conduit à leur découverte dans le QG de Gharyan déserté par les forces d'Haftar à la suite d'une attaque éclair des forces loyalistes.

"Ils n'ont jamais été transférés à quiconque, ils n'avaient qu'un seul usage, celui de contribuer à la protection d'éléments français qui faisaient du renseignement", a répété la ministre des Armées, laissant des questions en suspens.

(Sophie Louet, édité par Yves Clarisse)

Derniers commentaires

Installez nos applications
Divulgation des risques: Négocier des instruments financiers et/ou des crypto-monnaies implique des risques élevés, notamment le risque de perdre tout ou partie de votre investissement, et cela pourrait ne pas convenir à tous les investisseurs. Les prix des crypto-monnaies sont extrêmement volatils et peuvent être affectés par des facteurs externes tels que des événements financiers, réglementaires ou politiques. La négociation sur marge augmente les risques financiers.
Avant de décider de négocier des instruments financiers ou des crypto-monnaies, vous devez être pleinement informé des risques et des frais associés aux transactions sur les marchés financiers, examiner attentivement vos objectifs de placement, votre niveau d'expérience et votre tolérance pour le risque, et faire appel à des professionnels si nécessaire.
Fusion Media tient à vous rappeler que les données contenues sur ce site Web ne sont pas nécessairement en temps réel ni précises. Les données et les prix sur affichés sur le site Web ne sont pas nécessairement fournis par un marché ou une bourse, mais peuvent être fournis par des teneurs de marché. Par conséquent, les prix peuvent ne pas être exacts et peuvent différer des prix réels sur un marché donné, ce qui signifie que les prix sont indicatifs et non appropriés à des fins de trading. Fusion Media et les fournisseurs de données contenues sur ce site Web ne sauraient être tenus responsables des pertes ou des dommages résultant de vos transactions ou de votre confiance dans les informations contenues sur ce site.
Il est interdit d'utiliser, de stocker, de reproduire, d'afficher, de modifier, de transmettre ou de distribuer les données de ce site Web sans l'autorisation écrite préalable de Fusion Media et/ou du fournisseur de données. Tous les droits de propriété intellectuelle sont réservés par les fournisseurs et/ou la plateforme d’échange fournissant les données contenues sur ce site.
Fusion Media peut être rémunéré par les annonceurs qui apparaissent sur le site Web, en fonction de votre interaction avec les annonces ou les annonceurs.
La version anglaise de ce document est celle qui s'impose et qui prévaudra en cas de différence entre la version anglaise et la version française.
© 2007-2025 - Fusion Media Ltd Tous droits réservés