PARIS (Reuters) - Emmanuel Macron, qui a marqué lundi sa préférence pour un compromis sur la durée de cotisation plutôt que l'âge dans la future réforme des retraites, n'enterre nullement l'idée d'un "âge pivot", a déclaré mercredi la porte-parole du gouvernement.
La prise de position du chef de l'Etat a surpris alors que le Haut commissaire aux retraites, Jean-Paul Delevoye, préconise l'instauration d'un âge pivot à 64 ans sous peine de décote, dans son rapport préparatoire rendu public le 18 juillet.
"Je vous rappelle que le rapport Delevoye exposait sur le fond deux options pour calculer le futur âge du taux plein : d'une part un âge de taux plein en fonction de la durée de ce que chacun aurait cotisé, d'autre part un âge de taux plein qui serait le même pour tous et qui serait fixé à 64 ans", a déclaré Sibeth Ndiaye lors du compte rendu du conseil des ministres.
"Ces deux options sont sur la table. Le président a exprimé la préférence qui était la sienne, il ne s'agit pas là d'enterrer l'idée de l'âge pivot, l'idée est plutôt dans son esprit de mieux prendre en compte notamment ceux qui commencent à travailler tôt. Il souhaite néanmoins que cette question soit mise au débat", a-t-elle ajouté.
Le Premier ministre, Edouard Philippe, recevra les 5 et 6 septembre les partenaires sociaux à ce sujet. Une consultation citoyenne sera par ailleurs mise en oeuvre.
La porte-parole a précisé que les modalités d'organisation de cette consultation seraient prochainement détaillées par le chef du gouvernement.
"Le président de la République fera ce qu'il juge utile de faire pour que le climat d'apaisement, de dialogue, soit le plus fructueux possible", a-t-elle dit à propos d'une éventuelle participation d'Emmanuel Macron.
Sibeth Ndiaye a nié tout changement de pied de l'exécutif sur ce dossier.
"Nous avions toujours indiqué que le système devrait être équilibré à l'horizon 2025 (...) Ce constat-là, nous n'en dévions pas."
(Sophie Louet et Elizabeth Pineau)