LYON (Reuters) - Emmanuel Macron s'est entretenu avec le maire de Lyon Gérard Collomb dimanche soir, à la veille d'un petit-déjeuner avec le président de la métropole David Kimelfeld, à l'heure où la rivalité entre les deux "marcheurs" fait craindre une guerre fratricide lors des élections municipales de 2020.
L'ancien ministre de l'Intérieur, qui a quitté le gouvernement en octobre 2018 pour revenir à Lyon et préparer les échéances à venir, convoite la métropole - où lui a succédé son ex-dauphin qui compte bien reconquérir son siège l'an prochain.
Fin juin, Gérard Collomb avait fait savoir qu'il espérait voir Emmanuel Macron avant les vacances d'été afin de discuter des élections municipales, estimant que le chef de l'Etat serait à la manoeuvre pour choisir les candidats La République en Marche (LaRem) dans les grandes villes.
"Le président de la République est un trop bon connaisseur de la carte électorale pour ne pas donner à un moment donné son avis", a-t-il déclaré dimanche soir à son arrivée au restaurant "Léon de Lyon" pour son tête-à-tête avec Emmanuel Macron.
"Certes il y a des commissions. Moi j'étais dans la commission qui s'occupait des législatives, donc je sais qu'in fine les arbitrages sont toujours faits au plus haut niveau", a-t-il ajouté.
A son arrivée au restaurant, Emmanuel Macron, présent à Lyon pour assister à la finale de la coupe du monde féminine de football, a indiqué qu'il s'agissait "d'une soirée privée" et qu'"elle le restera (it)".
A la veille de sa rencontre avec le chef de l'Etat, David Kimelfeld, qui avait demandé à être reçu avec Gérard Collomb afin de "discuter" de l'investiture LaREM, a pour sa part défendu les "projets de développement très forts" qu'il dit porter depuis deux ans à la tête de la métropole.
"Je n'ai pas appelé, moi, à l'arbitrage du président de la République", a-t-il dit à BFM TV. "J'avais simplement dit qu'il serait bon, si le président de la République en était d'accord, qu'il puisse nous entendre, nous écouter (...) parce qu'il y a une commission nationale d'investiture et c'est cette commission nationale d'investiture qui prendra la décision."
"Donc il ne s'agit pas de faire porter au président de la République seul cette responsabilité", a-t-il fait valoir.
"Je ne suis pas en guerre mais je suis en campagne, ce qui est tout à fait différent", a-t-il poursuivi. Avec Gérard Collomb, "nous portons effectivement une vision différente. Je pense que cette métropole, qui doit continuer à se développer économiquement (...) nécessite d'aller plus loin en matière sociale, d'aller plus loin en matière écologique (...) Je crois porter de manière plus intense ces deux questions-là."
(Catherine Lagrange, avec Emmanuel Jarry et Marine Pennetier à Paris)