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Manuel Valls lance à Ajaccio la collectivité unique de Corse

Publié le 04/07/2016 15:59
Mis à jour le 04/07/2016 16:00
© Reuters. VALLS OFFICIALISE LA FUSION DES DEUX DÉPARTEMENTS DE LA CORSE

par Roger Nicoli

AJACCIO, Corse (Reuters) - Manuel Valls a officialisé lundi à Ajaccio la fusion des deux départements de la Corse au sein d'une collectivité unique qui verra le jour en 2018 afin de mieux en reconnaître "le statut particulier" de l'île désormais gouvernée par les nationalistes.

Cette visite dans l'île, qui s'est déroulée dans un climat apaisé, a permis au Premier ministre de présenter les conclusions des trois groupes de travail lancés en janvier dernier sur l'avenir et le développement de la Corse.

La création d'une collectivité unique, "c'est une nouvelle page de la décentralisation. C'est la preuve que nous vous faisons confiance pour vous saisir au mieux des questions qui vous concernent", a-t-il dit devant l'Assemblée de Corse, dirigée par les nationalistes depuis décembre 2015.

Ce redécoupage ne remet pas selon lui en question la carte administrative de la Corse qui conserve préfectures, sous-préfectures et organisation des services de l'Etat.

Cette nouvelle instance, première de genre depuis l'échec du référendum en Alsace en 2013, émane de la loi NOTRe (nouvelle organisation territoriale de la République) qui définit les enjeux fiscaux, fonciers et "une meilleure reconnaissance de l'exception culturelle corse". 

Au-delà de ce nouveau cadre institutionnel, Manuel Valls a prolongé le plan d'investissement exceptionnel de 1,9 milliard d'euros issu des accords dits de Matignon signés sous Lionel Jospin en 2002 dans le cadre d'un processus politique.

Il a en revanche rejeté les demandes des élus nationalistes en faveur d'une "coofficialité" du corse et du français, de l'amnistie et du rapprochement des détenus condamnés ou en attente de jugement dans le cadre de l'antiterrorisme.

Réaffirmant que la langue officielle de la République était le français, le Premier ministre a néanmoins annoncé que l'Etat mettait "tout en oeuvre pour que le bilinguisme se généralise à l'école" et la création d'une agrégation de la langue corse.

"LE TEMPS DE LA PAIX EST VENU"

"La Corse n'est pas un fardeau pour la République, c’est un atout. Et c'est cet atout-là que nous confortons aujourd’hui" a-t-il conclu devant les élus corses, non sans avoir rendu hommage à l'homme qu'il a désigné comme son "père en politique", l'ancien Premier ministre Michel Rocard décédé ce samedi et dont les cendres seront transférées à Monticello, village de Haute-Corse d'où est originaire sa dernière épouse.

La référence n'a pas échappé à Gilles Simeoni, le président de l'exécutif corse qui, dans son allocution, a esquissé un parallèle entre la Corse et les accords de paix de Nouméa, en Nouvelle-Calédonie, sous le gouvernement Rocard.

Il a cité de larges passages du discours prononcé par l'ex-Premier ministre socialiste à l'Assemblée nationale en avril 1989 : "La France a acheté les droits de suzeraineté sur la Corse à la République de Gênes (en 1768-NDLR), mais il fallut une guerre pour les traduire. Et nous y perdîmes davantage d'hommes que pendant la guerre d'Algérie, deux siècles après".

Quelques minutes plus tôt, Jean-Guy Talamoni, président de l'assemblée, a estimé que le "temps de la paix est venu".

"Votre gouvernement est le premier depuis quarante ans qui visite la Corse dans un contexte aussi apaisé", a-t-il dit à Manuel Valls, évoquant notamment la baisse significative du nombre d'attentats due au dépôt des armes annoncé par les deux FLNC (front de libération national corse) en 2014 et en 2016.

L'élu indépendantiste a reconnu des "points de convergence" et pointé des crispations. "Un grand pays comme la France doit-il continuer à refuser à un petit peuple venu du fond des âges le droit à l'existence, avec sa manière propre de participer au monde ?", s'est-il interrogé.

© Reuters. VALLS OFFICIALISE LA FUSION DES DEUX DÉPARTEMENTS DE LA CORSE

"Contrairement à une idée fort répandue dans l'Hexagone, nous ne réclamons pas davantage d'argent à Paris, mais les moyens de faire face à nos besoins à travers nos seules capacités contributives", a-t-il dit, demandant de nouveau un transfert de la compétence fiscale à l'Assemblée de Corse.

(Avec Elizabeth Pineau à Paris, édité par Yves Clarisse)

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