NAIROBI (Reuters) - L'île Maurice doit se préparer au "pire des scénarios" après l'échouage d'un vraquier sur un récif du sud-est de l'Etat de l'Océan indien, même si la fuite initiale a été stoppée, a déclaré lundi le Premier ministre mauricien.
Plusieurs fissures ont été observées sur la coque du MV Wakashio, qui a toujours 2.000 tonnes de fioul dans ses réservoirs, a expliqué Pravind Kumar Jugnauth.
"Nous devons nous préparer au pire des scénarios. Il est clair qu'à un certain stade, le navire se brisera", a-t-il ajouté.
On estime pour l'heure qu'environ 1.000 tonnes de pétrole se sont déversées dans la mer.
Des bouées ont été confectionnées à l'aide de feuilles de canne à sucre, de bouteilles en plastique et de cheveux que les habitants ont volontairement coupés pour tenter d'endiguer la marée noire.
"Les cheveux absorbent le pétrole, pas l'eau", a expliqué Tello, fondateur de l'agence d'écotourisme Mauritius Conscious, interrogé par Reuters au téléphone.
"Nous commençons à trouver des poissons morts. Nous commençons à voir des animaux comme des crabes recouverts de goudron, des oiseaux de mer aussi, dont certains ne pourront pas être sauvés", a déclaré Vikash Tatayah, directeur de la conservation des espèces à la Mauritius Wildlife Foundation.
Le gouvernement mauricien a déclaré l'état d'urgence et demandé l'aide de la France, qui a envoyé de la Réunion une vingtaine de tonnes de matériel et des experts.
Le MV Wakashio s'est échoué le 25 juillet mais il a fallu attendre plusieurs jours avant que les autorités mauriciennes constatent que des tonnes d'hydrocarbures s'échappaient de sa coque.
(Katharine Houreld et Duncan Miriri; version française Jean-Stéphane Brosse)