par Pascale Denis
PARIS (Reuters) - Le ralentissement de Louis Vuitton au troisième trimestre s'explique par la baisse des achats de la clientèle chinoise liée à la chute de la Bourse de Shanghai, a fait savoir mardi le groupe LVMH.
Le malletier, principal centre de profit du numéro un mondial du luxe, a fait nettement moins bien qu'attendu, avec une croissance organique ramenée à moins de 3% au troisième trimestre, après une progression d'environ 5% au premier semestre et contre 5% à 6% prévus par les analystes.
Ces chiffres ont été mal accueillis en Bourse, où le titre LVMH a abandonné 3,15% dans un marché en repli de 0,97%.
Dans un environnement dégradé pour le luxe - ralentissement chinois, effondrement de la Bourse de Shanghai, récession en Russie et chute des flux touristiques chinois à Hong Kong et Macao - la croissance de Louis Vuitton a été "un peu inférieure mais pas très différente des 3% enregistrés par la division mode et maroquinerie", a dit le directeur financier de LVMH lors d'une conférence téléphonique.
Jean-Jacques Guiony a précisé que les achats de la clientèle chinoise de Vuitton dans le monde étaient restés stables au troisième trimestre en raison de la chute de la Bourse, après une hausse de près de 10% au premier semestre.
"Les touristes chinois sont là, mais ils dépensent un peu moins", a-t-il ajouté, prédisant une prochaine normalisation. "C'est une question de mois", a-t-il dit, ajoutant que les chiffres de la 'golden week' chinoise - semaine de vacances nationales début octobre - étaient "très bons".
FERMETURE DE MAGASINS
En Asie même, la baisse des ventes de Louis Vuitton s'est aggravée au troisième trimestre - après un recul de 10% en Grande Chine au deuxième trimestre - et Louis Vuitton a fermé "quelques magasins dans des villes chinoises de second rang".
En Europe, la progression de Vuitton a dépassé les 10%, grâce aux flux touristiques et au marché parallèle nourris par la baisse de l'euro, et la croissance a ralenti aux Etats-Unis (+5%), faute d'achats de la clientèle brésilienne, qui a profité de la chute du réal pour acheter, au Brésil, des produits à des prix inférieurs à ceux pratiqués aux Etats-Unis.
Le malletier a en revanche bénéficié d'une "très forte hausse à deux chiffres" au Japon grâce à des achats de touristes chinois et "pour la première fois depuis de nombreux trimestres", une solide demande locale.
Jean-Jacques Guiony a également indiqué qu'il faudrait encore quelques saisons pour que le redressement en cours de Marc Jacobs et Dona Karan porte ses fruits.
LVMH a en revanche sauvé sa croissance du trimestre grâce à un rebond (+23% à taux constants) des ventes de son cognac Hennessy en Chine. S'il a dit constater des signes de reprise de la consommation en juillet et août, il a toutefois indiqué avoir augmenté ses livraisons aux distributeurs avant la 'golden week'.
Les chiffres du quatrième trimestre devraient donc être moins flatteurs pour Hennessy.
(Edité par Dominique Rodriguez)